Reine de beauté
Edition Belfond - 416 pages
Présentation de l’éditeur :
La communauté de Wrenton, dans le Maine, est sous le choc : le corps de Jenny Kennedy, reine de beauté de treize ans, vient d’être retrouvé à l’orée des bois, dans une chemise de nuit rose, un bouquet de fleurs à la main.Le coupable ? Tous désignent un garçon simplet, fervent amateur de concours de miss. Seule Virginia, la demi-sœur de la victime, récuse cet avis. Si elle détestait sa cadette presque autant qu’elle déteste la famille parfaite recomposée par son père, elle n’en connaissait pas moins les secrets troubles de la belle adolescente. Des secrets qui les unissaient malgré elles… Pourquoi remuer le passé quand tout le monde semble s’accorder sur un coupable ? Pourquoi prendre le risque de souffrir, encore ? Mais Virginia veut savoir. À tout prix. Quitte à révéler le vice sous la blancheur des façades à bardeaux blancs de ce village paisible. Quitte à pénétrer sur le terrain de chasse du plus terrible des prédateurs…
Mon avis :
Il est difficile de parler de ce roman parce qu’il n’est pas aimable, dans le sens où il ne fait rien pour vous montrer des situations agréables, où aucune scène, aucune page n’est réellement plaisante, tant la réalité qu’il montre est poisseuse. J’ai eu de la peine, pour ne pas dire que je n’ai pas pu m’attacher à un personnage. Je ne veux pas dire que le récit n’est pas intéressant, loin de là, je dis simplement qu’il est assez rude.
Prenons les deux narratrices, que nous suivons pas à pas : Virginia d’un côté, Jenny de l’autre, voix de la vivante, voix de la disparue. Elles sont demi-soeurs, et pas proches du tout. Pour quelles raisons ? J’ai presque envie de dire : c’est simple. L’une, Virginia, est issue du premier mariage de son père, sa mère s’est suicidée, son père s’est remarié, a eu une seconde fille, merveille du monde aux yeux de sa mère, qui n’a pas véritablement prêté attention à sa belle-fille : la marâtre de Cendrillon, version indifférente. Seulement, il apparaît très vite que, si elle semble une bonne mère aux yeux de tous, elle passe son temps à présenter sa fille à des concours de beauté, toujours sur les routes, toujours à soigner l’apparence de sa fille, sans se préoccuper d’elle, de ce qu’elle ressent, au point de très mal vivre sa décision d’arrêter les concours et de lui faire consulter la psy de l’établissement scolaire à cause de cela. Pour moi, c’était plutôt un signe de bonne santé mentale ! Celle-ci craignait de plus que sa fille ne gâche sa vie, comme sa belle-fille, ne déçoive son père – la preuve, celui-ci passe de moins en moins de temps en famille, lui qui, déjà, ne revient que le week-end, se consacrant toute la semaine à son travail. Au secours ! Comme une mère peut-elle rendre responsable sa fille de ce qui ne va ni dans son couple, ni dans sa vie ? Comment un père ne peut s’intéresser à ses filles – Virginia et Jenny sont à égalité – que lorsque celles-ci le rendent fiers, satisfont ses volontés ? Je suggèrerai volontiers une thérapie familiale, si ce n’est que la psy du collège me semble avoir elle aussi trop de soucis à régler pour s’intéresser véritablement aux jeunes patients qui l’entourent. Elle a même connu Virginia quand celle-ci était élève, à l’époque où son propre mal-être a commencé : personne ne s’est interrogé, là non plus, la regardant s’enfoncer, quand on ne l’enfonçait pas encore plus.
Aujourd’hui, Virginia veut rendre justice à sa soeur, cible de tordus qui parcouraient les concours de beauté, ce que tout le monde trouve normal jusqu’à ce qu’un drame se produise. Son enquête l’amène autant à découvrir des pans de la vie de sa soeur qu’elle ignorait, à prendre conscience aussi qu’elle ignorait complètement tout de sa soeur, et qu’elle doit aussi faire le point sur sa propre vie, comme pour se délester de tout ce qui lui pèse, tout ce qui l’empêche de construire sa vie. Oui, son enquête lui fera découvrir beaucoup, sur le monde collégien où évoluait sa soeur, sur sa famille, sur sa propre vie enfin. Rien de rose, rien de rassurant, rien à se raccrocher. La presse se délecte du moindre ragot. La police n’est pas toujours à la hauteur. Il est tellement plus simple de ne pas chercher trop moins – surtout quand l’on trouve tout de suite le coupable idéal. Certes, Virginia parviendra à remuer un peu toute cette mare bien vaseuse. Est-ce satisfaisant ? Pas du tout. D’ailleurs, le dénouement ne l’est pas réellement, même si le lecteur saura réellement tout, et peut-être plus qu’il n’aurait voulu, tant la fin est, à mes yeux, désespérante.
Reine de beauté – un roman sans espoir.
Edition Belfond - 416 pages
Présentation de l’éditeur :
La communauté de Wrenton, dans le Maine, est sous le choc : le corps de Jenny Kennedy, reine de beauté de treize ans, vient d’être retrouvé à l’orée des bois, dans une chemise de nuit rose, un bouquet de fleurs à la main.Le coupable ? Tous désignent un garçon simplet, fervent amateur de concours de miss. Seule Virginia, la demi-sœur de la victime, récuse cet avis. Si elle détestait sa cadette presque autant qu’elle déteste la famille parfaite recomposée par son père, elle n’en connaissait pas moins les secrets troubles de la belle adolescente. Des secrets qui les unissaient malgré elles… Pourquoi remuer le passé quand tout le monde semble s’accorder sur un coupable ? Pourquoi prendre le risque de souffrir, encore ? Mais Virginia veut savoir. À tout prix. Quitte à révéler le vice sous la blancheur des façades à bardeaux blancs de ce village paisible. Quitte à pénétrer sur le terrain de chasse du plus terrible des prédateurs…
Mon avis :
Il est difficile de parler de ce roman parce qu’il n’est pas aimable, dans le sens où il ne fait rien pour vous montrer des situations agréables, où aucune scène, aucune page n’est réellement plaisante, tant la réalité qu’il montre est poisseuse. J’ai eu de la peine, pour ne pas dire que je n’ai pas pu m’attacher à un personnage. Je ne veux pas dire que le récit n’est pas intéressant, loin de là, je dis simplement qu’il est assez rude.
Prenons les deux narratrices, que nous suivons pas à pas : Virginia d’un côté, Jenny de l’autre, voix de la vivante, voix de la disparue. Elles sont demi-soeurs, et pas proches du tout. Pour quelles raisons ? J’ai presque envie de dire : c’est simple. L’une, Virginia, est issue du premier mariage de son père, sa mère s’est suicidée, son père s’est remarié, a eu une seconde fille, merveille du monde aux yeux de sa mère, qui n’a pas véritablement prêté attention à sa belle-fille : la marâtre de Cendrillon, version indifférente. Seulement, il apparaît très vite que, si elle semble une bonne mère aux yeux de tous, elle passe son temps à présenter sa fille à des concours de beauté, toujours sur les routes, toujours à soigner l’apparence de sa fille, sans se préoccuper d’elle, de ce qu’elle ressent, au point de très mal vivre sa décision d’arrêter les concours et de lui faire consulter la psy de l’établissement scolaire à cause de cela. Pour moi, c’était plutôt un signe de bonne santé mentale ! Celle-ci craignait de plus que sa fille ne gâche sa vie, comme sa belle-fille, ne déçoive son père – la preuve, celui-ci passe de moins en moins de temps en famille, lui qui, déjà, ne revient que le week-end, se consacrant toute la semaine à son travail. Au secours ! Comme une mère peut-elle rendre responsable sa fille de ce qui ne va ni dans son couple, ni dans sa vie ? Comment un père ne peut s’intéresser à ses filles – Virginia et Jenny sont à égalité – que lorsque celles-ci le rendent fiers, satisfont ses volontés ? Je suggèrerai volontiers une thérapie familiale, si ce n’est que la psy du collège me semble avoir elle aussi trop de soucis à régler pour s’intéresser véritablement aux jeunes patients qui l’entourent. Elle a même connu Virginia quand celle-ci était élève, à l’époque où son propre mal-être a commencé : personne ne s’est interrogé, là non plus, la regardant s’enfoncer, quand on ne l’enfonçait pas encore plus.
Aujourd’hui, Virginia veut rendre justice à sa soeur, cible de tordus qui parcouraient les concours de beauté, ce que tout le monde trouve normal jusqu’à ce qu’un drame se produise. Son enquête l’amène autant à découvrir des pans de la vie de sa soeur qu’elle ignorait, à prendre conscience aussi qu’elle ignorait complètement tout de sa soeur, et qu’elle doit aussi faire le point sur sa propre vie, comme pour se délester de tout ce qui lui pèse, tout ce qui l’empêche de construire sa vie. Oui, son enquête lui fera découvrir beaucoup, sur le monde collégien où évoluait sa soeur, sur sa famille, sur sa propre vie enfin. Rien de rose, rien de rassurant, rien à se raccrocher. La presse se délecte du moindre ragot. La police n’est pas toujours à la hauteur. Il est tellement plus simple de ne pas chercher trop moins – surtout quand l’on trouve tout de suite le coupable idéal. Certes, Virginia parviendra à remuer un peu toute cette mare bien vaseuse. Est-ce satisfaisant ? Pas du tout. D’ailleurs, le dénouement ne l’est pas réellement, même si le lecteur saura réellement tout, et peut-être plus qu’il n’aurait voulu, tant la fin est, à mes yeux, désespérante.
Reine de beauté – un roman sans espoir.