LES SOUVENIRSRoman 272 pages édité chez Gallimard en août 2011
RésuméLe narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue… Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman, et peut-être son avenir. David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.
Mon ressenti Écrit avec le pronom JE, David nous entraîne dans une danse dont il a le secret, tout en finesse et légèreté dans le ton et le style qu’il emploie. Je suis conquise encore une fois par ce livre qui aborde des thèmes lourds et grave : la vieillesse, la mort, la transmission, la famille et ses relations.
J’ai suivi avec passion l’histoire de ce jeune homme (ou de David Foenkinos ? auto-biographie, réelle ou romancée ?) qui n’a pas de prénom, c’est lui qui nous raconte son long cheminement vers une certaine compréhension de ses relations familiales et vers un épanouissement, la conquête de son autonomie, sa compréhension de ses conquêtes, son désir d’écrire.
Il prend conscience du côté éphémère de la vie, la jeunesse dont il jouit lui fait voir la vie du côté de l’insouciance et du présent. Inquiet pour son avenir qui tarde à se lancer, il va se découvrir au travers de la mort d’abord de son grand-père, du temps qui passe et de la déchéance de sa grand-mère, l’ennui de ses parents face à la retraite, les conflits… Parallèlement à cela, un souvenir vient éclairer chaque personnage ou chaque moment intense du livre. C’est magique, et cela amène plein de couleurs au roman…
Car après tout, nous avons tous des souvenirs bons ou mauvais, bien souvent ce sont les meilleurs qui nous restent en mémoire. Et fin du fin, au fur et à mesure, ces souvenirs changent parce que nous les modifions doucement en fonction de nos expériences et nos humeurs. Ce sont les souvenirs qui nous constituent et qui font traces dans notre personnalité et notre histoire !
C’est ce qui m’a touchée dans ce livre, quelque soit l’âge que nous avons, l’auteur parle avec talent de tous ces moments de vie qui nous atteignent à un moment donné. Avec élégance, j’ai été suspendu entre légèreté et gravité. Ce sont les souvenirs des uns et des autres qui relance sans cesse l’histoire et qui met de l’espoir dans ces relations familiales qui se dégradent, qui évoluent sans cesse…
Et si l’histoire d’une famille était en fait ses souvenirs qui se transmettent ainsi de générations en générations et qui font ciment dans le roman familial. C’est simplement notre vision de la famille à un moment donné, c’est l’héritage familial.
Venez au banquet des souvenirs, venez rire, pleurer, et aimer… à découvrir absolument
Encore une fois, bravo à David Foenkinos