Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
Mon avis est mitigé après la lecture de ce livre. Je ne peux pas dire que j'ai détesté mais je lui ai trouvé bien des défauts.
-Renée et Paloma sont tellement caricaturales qu'elles en perdent toute crédibilité. Et les bourgeois bobo de l'immeuble ne sont guère mieux lotis.
-Les longs passages pseudo philosophiques sont d'un ennui mortel et viennent alourdir le récit. Ils sont d'autant plus indigestes qu'ils viennent se poser comme un cheveu sur la soupe dans une histoire par ailleurs plutôt axée "conte de fées". La phénoménologie d'Husserl se marie très mal avec "un monsieur m'a invitée à dîner et j'ai rien à me mettre".
-Et que dire de la fin? A quoi bon toutes ces thèses sur la vie qui vaut la peine d'être vécue, sur le dépassement de soi et de ses préjugés si c'est pour faire
- Spoiler:
- mourir Renée à cinq minutes de la fin?
Et pourtant, les pages se tournent d'elles-mêmes...Je me suis laissée facilement embarquée dans cette histoires de deux solitudes qui finissent par se trouver. Renée et Paloma sont certes exaspérantes mais elles réussissent heureusement aussi à être touchantes Et l'apparition du locataire japonais donne un coup de fouet au récit en faisant sortir les héroïnes de leurs coquilles.
En bref, j'ai aimé cette histoire même si je me serais bien passée de toutes les considérations philosophiques qui émaillent le récit.
Dernière édition par lilou57 le Lun 7 Fév 2011 - 22:56, édité 2 fois