@Hespéride : merci, tu me fais rougir:oops:
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Hesperide
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peyrelong
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9 participants
CAMILLERI, Andrea
Nina- ML
- Message n°16
Re: CAMILLERI, Andrea
Merci Pinky et Hespéride pour votre visite.
@Hespéride : merci, tu me fais rougir:oops:
@Hespéride : merci, tu me fais rougir:oops:
Nina- ML
- Message n°17
Re: CAMILLERI, Andrea
Mon résumé :
Trente nouvelles, pour trente jours avec Salvo Montalbano, le héros d’Andrea Camilleri.
Mon avis :
Ces nouvelles ne sont pas à proprement parlé des nouvelles policières, pas toutes. Ce sont des morceaux de vie en Sicile, qui nous emmènent parfois très loin dans le temps.
L’amour, la jalousie, le désir de vengeance sont les thèmes de prédilection de ces nouvelles, et surtout, jusqu’où ses sentiments peuvent mener une personne. Ce peut être le pire, et les policiers ont alors fort à faire, ce peut être le meilleur – même si des lecteurs bien pensants pourraient se dire que non, décidément, cela ne se fait pas. Mais protéger la personne que l’on aime en causant le moins de tort possible aux autres, n’est-ce pas le mieux qui puisse arriver ? Montalbano, lui, sait bien faire la différence, admirer qui le mérite. Et si je désapprouve la vengeance, même si elle a offert de très belles oeuvres à la littérature (Le comte de Monte-Cristo, Le Cid, Colomba), je reconnais que celle d’Edna est magnifique – parce qu’elle agit là où la justice n’y est jamais parvenue, avec pour seule arme la vérité.
Ces nouvelles nous offre un voyage dans le temps, en évoquant la seconde guerre mondiale. Elle permette aussi de découvrir un Montalbano jeune – il a 32 ans lors d’une des nouvelles, et n’est pas encore en poste à Vigatà. Il est toujours passionné par la littérature, et ne manque pas de combler les longues plages d’inactivités par la découverte d’oeuvres littéraires variées. Bien sûr – et l’on remonte presque trente ans en arrière par rapport aux enquêtes actuelles de Montalbano, la Mafia est là, très active – pour fort peu de temps. Elle est même ridiculisée dans ce livre, tant elle vit sur ses acquis (ah ! les anciennes armes ne vaudront jamais les modernes), se contentant du strict minimum pour assurer sa main-mise sur son territoire, bien plus prompte à maintenir l’unité dans ses rangs. Non sans humour, Montalbano est invité à regarder leur lutte comme un match de football, et à ne surtout pas intervenir : ils s’entretuent très bien tout seul.
Il est amusant aussi de retrouver Fazio, et son impressionnante connaissance de l’état civil, Mimi Augello, pas encore marié, donc très attiré par la gente féminine, Catarella, encore plus maladroit qu’avant, et même Livia, au cours d’une nouvelle et d’un trop rare moment en amoureux.
Un mois avec Montalbano est un livre pour les fans de l’auteur, qui connaissent déjà bien son univers.
Nina- ML
- Message n°20
Re: CAMILLERI, Andrea
Jeu de miroirs.
Edition Fleuve noir - 230 pages.
Mon résumé :
La rivalité entre les deux familles mafieuses de Vigatà semblait terminer. Et bien non ! Elle continue, sur fond de trafic de drogue. Mais ce n’est pas le problème principal de Montalbano : il doit d’abord s’occuper de deux explosions qui, si elles n’ont fait aucune victime, n’en demeurent pas moins hautement problématique. N’oublions pas non plus la charmante nouvelle voisine de Salvo, qui lui manifeste beaucoup (trop) d’intérêt.
Mon avis :
J’aime les romans d’Andrea Camilleri, et peu m’importe le résumé ou les critiques : je les achèterai et les lirai le plus rapidement possible. Jeu de miroirs n’a pas fait exception à la règle, et je ne le regrette pas. J’aime retrouvé Mimi, Fazio, et bien sûr l’inénarrable mais finalement indispensable Catarella.
Il semble pourtant ne strictement rien se passer – ou presque. Des explosions, sans aucune victime, sans mobile apparent, ou plutôt avec un mobile que l’on a pris tant de peine à dissimuler que Montalbano se doit de ne surtout pas se laisser éblouir par tout ce qu’on lui montre.
A ce petit jeu, sa toute nouvelle voisine est experte. Elle fait tout pour l’attirer dans ses bras, de manière subtile d’abord puis… nettement moins. Le problème pour Montalbano n’est pas tant d’être dupe – il ne l’est pas, et peut aussi bien enquêter sur sa propre vie privée que sur une enquête policière. Le problème est de résister – la chair est forte, elle ne se laissera pas dominer si facilement par la raison.
Comédie ou tragédie ? Au début de l’intrigue, la première domine. On peut presque entendre les portes claqués, dans le chassé-croisé des maris et des amants. Même les appels de Livia, l’éternelle fiancée, vire systématiquement à la scène de ménage. Puis, peu à peu, la tragédie s’insinue dans l’intrigue, comme si, en dépit du temps qui passe, en dépit des nouvelles manières de s’enrichir en contournant la loi ou de pourrir la vie des enquêteurs en utilisant les moyens de communications modernes, certains regrettaient le bon vieux temps des bons vieux règlements de compte.
Jeu de miroir plaira aux fans du commissaire – et j’espère qu’il lui permettra d’en avoir d’autres !
peyrelong- ML
- Message n°21
Re: CAMILLERI, Andrea
Merci Nina pour cette belle présentation. Comme toi j'aime beaucoup Camilleri et Montabalno. Ce roman est dans ma PAL
Nina- ML
- Message n°22
Re: CAMILLERI, Andrea
Merci Peyrelong pour ta visite : parmi toutes les enquêtes de Montalbano traduites en français (quatre restent à traduire), il ne m'en reste plus qu'une à lire.
peyrelong- ML
- Message n°23
Re: CAMILLERI, Andrea
J'en ai plusieurs à lire et de plus j'attends toujours la parution en version poche
Nina- ML
- Message n°24
Re: CAMILLERI, Andrea
Pour ma part, je ne résiste pas à la tentation : je les achète dès leur parution.
Nina- ML
- Message n°27
Re: CAMILLERI, Andrea
Une lame de lumière
Edition Fleuve noir - 230 pages
Présentation de l’éditeur :
Entre crimes, regrets et trahisons, Montalbano cherche un peu de lumière dans un monde voué aux ténèbres… C’est un bien étrange rêve de cadavre dans un cercueil qui obsède Montalbano, confronté par ailleurs à une affaire de faux viol et de vrai viol – sans oublier trois terroristes présents dans la campagne environnante. Somme toute, rien d’inhabituel au commissariat de Vigàta si une troisième affaire ne venait perturber le commissaire comme jamais : cette fois, il est vraiment amoureux.
Mon avis :
Ce livre n’est pas le plus joyeux des enquêtes de Montalbano. Et pourtant, pour la première fois depuis longtemps, Salvo est amoureux, et s’interroge sur sa relation longue durée et longue distance avec Livia. Pour la première fois aussi, leurs entretiens téléphoniques ne sont pas uniquement constitués de longues disputes.
Mais il y a les enquêtes, aussi. Une jeune femme est agressée, en portant la recette des magasins de son mari. Des faits étranges surviennent, sur lesquels la brigade anti-terroriste enquête à son tour. Un cadavre est également retrouvé – brûlé dans une voiture. Trois enquêtes pas aussi simples qu’il n’y paraît. Les conséquences sont pour le moins inattendues, et clôturent une page de la vie de Montalbano.
Heureusement, Fazio, Mimi Augello et Catarella sont là et toujours fidèles au poste – avec, toujours, les approximations de Catarella. Je n’ai garde d’oublier le médecin légiste, toujours aussi fulminant et délicat. Il est question aussi de l’actualité, brûlante, entre terrorisme et accueil des réfugiés. Il est question de bien d’autres choses aussi, quand on a fait pour le mieux mais que cela n’a pas suffi.
Une citation, pour terminer : En théorie, il n’aurait dû se trouver personne au commissariat, à l’exception du standardiste, vu que ce serait ‘ne journée spéciale pour Vigàta.
Spéciale du fait que, de retour d’une visite dans l’île de Lampedusa où les centres d’accueil (oh que oui, messieurs-dames, ils avaient le courage de les appeler comme ça !) pour les migrants n’étaient plus en état de contenir ne fût-ce qu’un minot d’un mois en plus – les sardines salées avaient plus d’espace -, Môssieur le ministre de l’intérieur avait manifesté l’intention d’inspecter les camps d’urgence mis en place à Vigatà. Lesquels, de leur côté, étaient déjà plein comme un œuf, avec la circonstance aggravante que ces malheureux étaient contraints de dormir par terre et de faire leurs besoins dehors.
Edition Fleuve noir - 230 pages
Présentation de l’éditeur :
Entre crimes, regrets et trahisons, Montalbano cherche un peu de lumière dans un monde voué aux ténèbres… C’est un bien étrange rêve de cadavre dans un cercueil qui obsède Montalbano, confronté par ailleurs à une affaire de faux viol et de vrai viol – sans oublier trois terroristes présents dans la campagne environnante. Somme toute, rien d’inhabituel au commissariat de Vigàta si une troisième affaire ne venait perturber le commissaire comme jamais : cette fois, il est vraiment amoureux.
Mon avis :
Ce livre n’est pas le plus joyeux des enquêtes de Montalbano. Et pourtant, pour la première fois depuis longtemps, Salvo est amoureux, et s’interroge sur sa relation longue durée et longue distance avec Livia. Pour la première fois aussi, leurs entretiens téléphoniques ne sont pas uniquement constitués de longues disputes.
Mais il y a les enquêtes, aussi. Une jeune femme est agressée, en portant la recette des magasins de son mari. Des faits étranges surviennent, sur lesquels la brigade anti-terroriste enquête à son tour. Un cadavre est également retrouvé – brûlé dans une voiture. Trois enquêtes pas aussi simples qu’il n’y paraît. Les conséquences sont pour le moins inattendues, et clôturent une page de la vie de Montalbano.
Heureusement, Fazio, Mimi Augello et Catarella sont là et toujours fidèles au poste – avec, toujours, les approximations de Catarella. Je n’ai garde d’oublier le médecin légiste, toujours aussi fulminant et délicat. Il est question aussi de l’actualité, brûlante, entre terrorisme et accueil des réfugiés. Il est question de bien d’autres choses aussi, quand on a fait pour le mieux mais que cela n’a pas suffi.
Une citation, pour terminer : En théorie, il n’aurait dû se trouver personne au commissariat, à l’exception du standardiste, vu que ce serait ‘ne journée spéciale pour Vigàta.
Spéciale du fait que, de retour d’une visite dans l’île de Lampedusa où les centres d’accueil (oh que oui, messieurs-dames, ils avaient le courage de les appeler comme ça !) pour les migrants n’étaient plus en état de contenir ne fût-ce qu’un minot d’un mois en plus – les sardines salées avaient plus d’espace -, Môssieur le ministre de l’intérieur avait manifesté l’intention d’inspecter les camps d’urgence mis en place à Vigatà. Lesquels, de leur côté, étaient déjà plein comme un œuf, avec la circonstance aggravante que ces malheureux étaient contraints de dormir par terre et de faire leurs besoins dehors.
Nina- ML
- Message n°30
Re: CAMILLERI, Andrea
Nid de vipères
édition Fleuve noir – 240 pages.
Présentation de l’éditeur :
Malgré sa longue expérience en terre sicilienne, le commissaire Montalbano doit reconnaître que jamais il n’a été confronté à pareille affaire: un homme tué deux fois.
Barletta, affairiste détesté, usurier qui a ruiné bien des malheureux, don juan compulsif qui n’hésite pas à recourir au chantage pour parvenir à ses fins libidineuses, a d’abord été empoisonné par une femme qui a passé la nuit avec lui, puis a reçu une balle dans la tête par quelqu’un qui le croyait encore vivant.
En plongeant dans le passé fangeux de Barletta, le commissaire va se trouver face à ses deux enfants, Arturo, que l’usurier voulait déshériter, et la très belle Giovanna.
Mon avis :
Attention ! Fait suffisamment rare dans l’histoire des enquêtes de Salvo Montalbano : Livia lui rend visite et restera avec lui pendant presque toute la durée de l’enquête. Ils pourront ainsi se disputer autrement que par téléphone. Nous assisterons aussi à la quintessence de la rivalité entre Adelina, la cuisinière de Salvo, et Livia, qui ne peut absolument pas supporter sa rivale culinaire. Montalbano expérimente ainsi toutes les joies de la vie à deux, que ce soit pour esquiver le fait de partager un repas ensemble autrement qu’au restaurant – Livia est une piète cuisinière aux yeux de Salvo puisqu’elle ne sait pas faire cuire des pâtes – ou le fait de zigzaguer entre les mensonges qu’il a parfois proférés pour couvrir son adjoint préféré, j’ai nommé le tombeur de ses dames, Mimi Augello – ou comment esquiver à nouveau un repas familial avec Mimi et Bebba, son épouse.
Il expérimente aussi, douloureusement, la solitude, distinguant le besoin d’être seul et le fait de se retrouver seul, comme le sans domicile fixe qui s’est installé dans une grotte, non loin de chez lui. Un homme charmant, au demeurant, qui rappelle au commissaire certaines vérités qu’il avait un peu oubliées : – Vous savez, il arrive qu’une longue fréquentation brouille un peu la vision des qualités de la personne qu’on a près de soi depuis longtemps. Rien de mieux qu’un regard extérieur pour vous montrer la chance que vous avez.
Quant au meurtre sur lequel il enquête, il fait figure d’inédit dans la carrière de Montalbano : un double meurtre ! L’homme en question avait deux maisons, deux enfants, deux petits-fils. Mais surtout, il a été tué de deux manières différentes, ce qui veut dire que deux personnes, au moins, lui en voulaient suffisamment pou l’empoisonner ou lui tirer dessus. IL faut quand même contenir une sacré dose de détestation pour ne pas se rendre compte que sa future victime est déjà morte, et lui tirer dessus ! Barletta avait fait des victimes à la pelle, et des conquêtes tout aussi nombreuses. L’une des victimes se détache pourtant, Pace, non par la solidité de son mobile, mais par la manière dont il analyse le comportement de Barletta et le plaint : un homme qui n’est jamais satisfait de ce qu’il a, argent ou femme, ne sera jamais en paix. Pace, lui, a trouvé cette paix, même si le chemin fut douloureux, même si sa femme est souffrante – elle est près de lui et la guérison est toujours possible. Un suspect de moins – plus qu’une bonne vingtaine.
Comme d’habitude, l’enquête est l’occasion pour Montalbano de passe d’armes avec le légiste, au langage toujours aussi fleuri, et de supporter les convocations du questeur, aux idées bien arrêtées sur les manières de mener l’enquête – il n’aura même pas le temps de s’en mordre les doigts, on lui fera regretter très rapidement ses décisions.
A la fin du roman, l’auteur, dans une courte postface, explique le choix de la construction de son intrigue – et de son dénouement. Pour ne pas vous en dévoiler plus que je n’en ai déjà fait, je vous dirai que Camilleri plonge dans les méandres d’une vie insatisfaite, d’une vie qui n’a pas été menée comme elle aurait dû l’être – avec des conséquences pour toutes les personnes qui l’approchaient. Pas facile d’aller au bout des choses. Reste à savoir ce que signifie « au bout » – tous ne seraient pas d’accord avec le choix de Montalbano.
Nid de vipères, un opus particulièrement sombre dans les enquêtes de Montalbano.
Nina- ML
- Message n°35
Re: CAMILLERI, Andrea
La pyramide de boue
Fleuve éditions - 240 pages
Présentation de l’éditeur :
Il pleut depuis une semaine à Vigàta et ce matin, le commissaire Montalbano doit se rendre sur un chantier boueux où l’on a retrouvé le corps sans vie de Giugiu Nicotra.
La victime, expert-comptable, vivait avec Inge, une Allemande de 25 ans qui, malgré le drame, reste introuvable. Autre particularité, le cadavre a été découvert en caleçon et un mystérieux vélo a été abandonné sur les lieux du crime. Voilà de quoi attiser la curiosité du commissaire.
Mon avis :
Après Une voix dans l’ombre, rien ne pouvait être comme avant pour Salvo, pour Livia, c’est impossible, quoi que certains puissent en penser – je ne parle pas des personnages du roman, non, je parle de scénaristes ou de romanciers qui du passé font table rase, par manque de mémoire et de sensibilité. Livia ne va pas bien du tout, elle ne travaille plus – elle a pris un congé sans soldes – elle ne sort plus de chez elle, et forcément, Salvo s’en ressent et il se demande comment sortir Livia de sa prostration.
En même temps, survient un meurtre, un de plus, mais il survient dans d’étranges circonstances. Pourquoi cet honnête comptable, marié à une femme superbe a-t-il été assassiné ? Surtout, pourquoi, ayant eu la force de s’échapper, a-t-il mené les enquêteurs sur un chantier abandonné – un de plus en Italie, devrait-on dire ?
Oui, certains croient que tout va bien sous le ciel italien – qui est en train de se déchaîner, d’ailleurs. Pas vraiment. La Mafia, c’est du passé ? Bienvenue dans le joli monde de la corruption, de la prévarication, de l’argent détourné, du travail « au noir », payé avec de l’argent dont la provenance est un peu inconnue, des accidents dont personne n’est responsable. Des meurtres et des enlèvements encore moins.
Salvo ne parvient pas à se consacrer pleinement à son enquête. La cause n’est pas seulement son vieillissement – pour une fois, il s’inquiète pour rien – mais son désarroi face à Livia. la solution survient parfois de manière inattendue, non pour l’enquête mais pour tirer Livia de son marasme. Ce n’est qu’après avoir constaté que sa fiancée de toujours commençait à remonter la pente qu’il a enfin l’esprit libéré pour laisser toutes les idées fuser dans son esprit.
Bien sûr, il n’est pas seul, et ses rapports sont parfois tendus avec Mimi Augello, cependant, Salvo sait reconnaître ses erreurs – au point que Mimi a franchement du mal à s’en remettre. Dans une nouvelle (j’ai oublié son titre), Camilleri s’était mis en scène, dialoguant avec salvo, parce que certains lui reprochent son manque de violence dans ses récits. Ici, la violence est proche, très proche, et frappe trop souvent des personnes innocentes – des « dommages collatéraux ». L’empêcher ? Difficile, voire impossible, par manque de moyens – ou parce que les personnes visées ne veulent vraiment rien entendre ! Constat alarmant ? Oui, un peu. Il faut toujours se montrer plus rusé, plus prudent, et ne pas hésiter à contourner les obstacles.
La pyramide de boue est un roman sombre, comme Une voix dans l’ombre. L’humour, la bonne chair, sont pourtant toujours présents – et l’inénarrable Catarella !
Nina- ML
- Message n°40
Re: CAMILLERI, Andrea
L'autre bout du fil
édition fleuve noir - 288 pages
Présentation de l’éditeur :
A Vigàta, tandis que l’arrivée chaque nuit de barques contenant des migrants rescapés de naufrages bouleverse la vie du commissariat, Livia, l’éternelle fiancée gênoise de Montalbano le contraint à affronter une autre épreuve : il doit se faire faire un costume sur mesure. A cette occasion, le commissaire rencontre la très belle et aimable Elena et son assistante tunisienne Meriam. Tandis que la crise migratoire s’aggrave sur les côtes siciliennes, avec son lot de racisme et de violences, Elena est assassinée à coups de ciseaux de tailleur, les suspects du meurtre ont apparemment des alibis, et un coupon de tissu d’une exceptionnelle qualité recèle peut-être des révélations sur le passé de la défunte couturière…
Mon avis :
Sicile, de nos jours. Toutes les nuits, le commissaire Montalbano et ses hommes sont sollicités parce que des migrants sont annoncés sur les plages. Il faut les secourir, les accueillir, les orienter aussi. Enquêter, parfois aussi, entre un supérieur qui voient dans ces hommes des terroristes en puissance, et des passeurs sans aucun respect pour la vie humaine. Toutes les nuits, ils attendent de savoir combien de migrants parviendront jusqu’à leurs côtes, dans quel état ils seront, quels soins ils nécessiteront. Toutes les nuits, à moins qu’ils n’accostent ailleurs, plus loin. Et le jour ? Le jour, le commissariat doit tourner, quand même. Les crimes ne s’arrêtent pas parce que la survie d’autres êtres humains dépend du temps, de l’énergie, de la vigilance que les policiers pourront leur accorder. Les moyens humains manquent, cruellement, et s’il n’est pas question de resquiller, l’épuisement se fait sentir. Heureusement qu’il existe des hommes et des femmes de bonne volonté pour aider, comme le docteur Osman ou Meriam, couturière assistante, mais aussi des êtres si sensibles, comme Catarella, pour qui se confronter à une telle misère, un tel désespoir, est un crève-cœur.
Alors l’on en oublierait presque que L’autre bout du fil est un roman policier, même si Montalbano mène des enquêtes auprès des réfugiés. La couturière qui confectionnait son costume sur-mesure est assassinée. Qui pouvait avoir envie de tuer cette femme que tout le monde appréciait ? Montalbano, qui ne la connaissait que depuis peu et avait appris à l’apprécier, n’a pas l’intention de laisser ce crime impuni. Il remonte toutes les pistes, sans verser dans les clichés auquel certains sont si prompts de céder. Les apparences, toujours les apparences. Andrea Camilleri nous rappelle à quel point il est nécessaire d’aller toujours plus loin qu’elles.
Une magnifique retrouvailles avec le commissaire Montalbano et Vigàta.
édition fleuve noir - 288 pages
Présentation de l’éditeur :
A Vigàta, tandis que l’arrivée chaque nuit de barques contenant des migrants rescapés de naufrages bouleverse la vie du commissariat, Livia, l’éternelle fiancée gênoise de Montalbano le contraint à affronter une autre épreuve : il doit se faire faire un costume sur mesure. A cette occasion, le commissaire rencontre la très belle et aimable Elena et son assistante tunisienne Meriam. Tandis que la crise migratoire s’aggrave sur les côtes siciliennes, avec son lot de racisme et de violences, Elena est assassinée à coups de ciseaux de tailleur, les suspects du meurtre ont apparemment des alibis, et un coupon de tissu d’une exceptionnelle qualité recèle peut-être des révélations sur le passé de la défunte couturière…
Mon avis :
Sicile, de nos jours. Toutes les nuits, le commissaire Montalbano et ses hommes sont sollicités parce que des migrants sont annoncés sur les plages. Il faut les secourir, les accueillir, les orienter aussi. Enquêter, parfois aussi, entre un supérieur qui voient dans ces hommes des terroristes en puissance, et des passeurs sans aucun respect pour la vie humaine. Toutes les nuits, ils attendent de savoir combien de migrants parviendront jusqu’à leurs côtes, dans quel état ils seront, quels soins ils nécessiteront. Toutes les nuits, à moins qu’ils n’accostent ailleurs, plus loin. Et le jour ? Le jour, le commissariat doit tourner, quand même. Les crimes ne s’arrêtent pas parce que la survie d’autres êtres humains dépend du temps, de l’énergie, de la vigilance que les policiers pourront leur accorder. Les moyens humains manquent, cruellement, et s’il n’est pas question de resquiller, l’épuisement se fait sentir. Heureusement qu’il existe des hommes et des femmes de bonne volonté pour aider, comme le docteur Osman ou Meriam, couturière assistante, mais aussi des êtres si sensibles, comme Catarella, pour qui se confronter à une telle misère, un tel désespoir, est un crève-cœur.
Alors l’on en oublierait presque que L’autre bout du fil est un roman policier, même si Montalbano mène des enquêtes auprès des réfugiés. La couturière qui confectionnait son costume sur-mesure est assassinée. Qui pouvait avoir envie de tuer cette femme que tout le monde appréciait ? Montalbano, qui ne la connaissait que depuis peu et avait appris à l’apprécier, n’a pas l’intention de laisser ce crime impuni. Il remonte toutes les pistes, sans verser dans les clichés auquel certains sont si prompts de céder. Les apparences, toujours les apparences. Andrea Camilleri nous rappelle à quel point il est nécessaire d’aller toujours plus loin qu’elles.
Une magnifique retrouvailles avec le commissaire Montalbano et Vigàta.