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    OATES Joyce Carol

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    Message  petronie Jeu 15 Sep 2011 - 12:18

    Fille noire, fille Blanche de Joyce Carol OATES

    4ème de couverture

    Genna et Minette partagent une chambre sur le campus. Et c'est tout ce qu'elles ont en commun. Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanches timide et généreuse. Fascinée, Genna fait son possible pour fendre la cuirasse de Minette et devenir son amie. Observant la menace des violences racistes croissantes, elle est sa seule alliée. Pourra-t-elle la sauver ?

    "Redoutable machine romaniesque saisissante d'ambiguité et d'inconfort"

    Mon Avis : Alors oui, ce roman est inconfortable. Pourquoi Genna fait tout et au-delà du possible pour s'approcher de Minette, méprisante, cassante, désagréable ? Pourquoi Minette, semble être la seule personne détestée par presque tout le monde même par d'autres noires ? Pourquoi subit-elle est actes racistes ? Sont-ce vraiment des actes racistes ? Est-ce de la paranoïa ? Et pourquoi ?

    En parallèle on lit l'histoire des parents de Genna, personnages haut en couleur

    Oui, j'ai aimé, même si parfois il est énervant de suivre Genna dans ses approches envers Minette.
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    Message  Nina Lun 21 Nov 2011 - 11:55

    Petite soeur mon amour
    édition Points - 734 pages

    Mon résumé :

    Janvier 1997. La veille de ses six ans, Bliss Rampike est retrouvée assassinée dans la cave de la maison familiale. Qui a pu tuer cette jeune vedette de patinage artistique ? Dix ans après, son frère rédige Petite soeur, mon amour, et essaie de comprendre ce qui a pu se passer.



    Mon avis :

    Joyce Carol Oates ne montre pas l'envers du rêve américain, elle le fait littéralement voler en éclats. Pour atteindre son but, elle détourne une forme convenue : le livre-confession autobiographique. Ce genre littéraire commercial fleurit aux Etats-Unis mais aussi en France (je n'ai pas de titres en tête, je ne lis pas ce genre de prose, je sais simplement qu'elle existe. Joyce Carol Oates donne l'illusion du réel en concentrant tous les codes du genre sur sept cents pages, en écrivant avec une maestria, une ironie douloureuse, une lucidité sans faille ce récit sordide.
    Elle s'est inspirée d'un fait divers tristement célèbre : l'assassinat non résolu d'une mini-miss JonBennet Ramsey. Des reportages, et même un téléfilm ont été consacrés à ce meurtre, montrant la manière dont les parents exploitaient leur fille, mais aussi insufflant l'idée que le frère aîné n'était pas étranger à sa mort. Un pédophile est passé aux aveux en 2006, mais les enquêteurs ont montré les incohérences de son témoignage. Le dossier a été rouvert fin 2010. Voilà pour les faits "réels". Retournons maintenant au roman.
    Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans la famille Rampike. Le père a un excellent travail, qui lui a permis d'acheter une maison dans un quartier chic. Sa femme ne travaille pas, comme il se doit, elle se consacre à l'éducation de son fils, Skyler, le "petit homme" de maman, puis d'Edna Louise, sa fille, un bébé qui passe son temps à pleurer. Leur but ultime, déjà ? Paraître, à tout prix. Personne ne fait attention à madame Rampike, qui essaie d'initier son fils au patinage artistique. Elle peine à entrer en relation avec les familles en vue, celles qui habitent dans des quartiers encore plus chic que le sien. Le drame survient. Non, je ne parle pas du meurtre - pas déjà - je parle de la chute qui laissera Skyler handicapé, à la suite d'un accident à l'entraînement de gymnastique. Skyler perd dès lors presque tout intérêt aux yeux de son père, qui n'en fera jamais le grand champion dont il rêvait. Par contre, il pourra intenter un procès à son entraîneur et d'obtenir une somme d'argent substantielle - première dénonciation du système judiciaire américain - et reporter la responsabilité sur lui, et non sur sa volonté de paraître - déjà.
    L'image est ce qui compte plus que tout. Paraître, toujours. Le jugement moral n'est pas écrit noir sur blanc, non, il est là, dans le ton employé par Skyler, dans ses remarques persiflantes. Bientôt, Edna Louise ne sera plus, elle sera Bliss, et tant pis si ce choix déplaît à madame Rampike mère dont elle porte le prénom, ce choix ne l'avait pas amadoué, pourquoi le conserver ? Bliss entre sur cette scène qu'est la patinoire, et tous les regards convergent vers cette enfant de quatre ans qui patine si bien. Cette enfant aura très vite les mêmes costumes qu'une patineuse adulte (les descriptions, précises, sont autant d'invites pour un certain public masculin), elle sera maquillée, non pour aguicher, non parce qu'elle n'est pas très jolie mais parce que c'est nécessaire, ses cheveux seront teints, bref, Edna Louise est complètement dépossédée de son identité première, afin de plaire, pas seulement au jury, mais surtout à ses propres parents, passés maître, surtout la mère, dans le chantage affectif et religieux.
    Bigote, madame Rampike ? Sans doute, elle qui prie si souvent, et se reproche de ne pas avoir prié assez en cas de défaite. Elle s'est forgée une foi à son image, je l'imagine fort bien en championne de la casuistique, elle qui déforme chaque précepte pour l'utiliser à son avantage. Le pire, bien sûr, est qu'elle n'en a aucunement conscience, tout comme son mari n'a aucunement conscience que sa culture n'est que de la cuistrerie, qui en serait presque risible n'étaient son attachement viscérale à ses principes, aussi déformés qu'un reflet dans un palais des glaces.
    Risibles, oui, ils le seraient si la tragédie n'était au milieu du chemin. Ils le seraient par le décalage flagrant entre leurs paroles et leurs actes. Ils sont surtout abjects, et tout une industrie avec eux. Pas besoin de dénoncer, il suffit juste pour Skyler d'annoncer le nombre de maladies mentales qui lui ont été diagnostiquées, le nombre de médicaments que lui et sa soeur ont été contraints de prendre, pour soigner les sus-dites maladies ou pour augmenter les performances sportives, pour rendre plus dociles aussi. La moindre rébellion est aussitôt étiquetée et soignée, à la plus grande joie des industries pharmaceutiques. Il lui suffit aussi de révéler ce qui a été fait des images de sa soeur, et des batailles autour de ce "droit à l'image", chèrement remportée par la famille éplorée. Il suffit de montrer sa mère, devenue écrivain (!) afin de raconter la véritable histoire de sa fille puis de montrer comment elle avait surmonté sa douleur.
    Pour jouer le jeu de la vérité, Joyce Carol Oates montre Skyler en train de s'interroger. Sur la justesse de ses souvenirs ou de sa reconstitution. Sur son droit à raconter tel ou tel fait. Etre multiple, le Skyler lecteur sourit presque du Skyler écrivain, encore sous le coup de ses névroses, tout comme celui-ci se détache du Skyler souffrant qui est pourtant le personnage de base de ce récit - lui et Bliss, indéfectiblement liés. Paradoxe ultime ou pirouette finale, Skyler choisit de ne pas révéler la vérité sur le meurtre de sa soeur, tout en le montrant à lire dans le récit. Skyler ne peut pas dire quelque chose qu'il n'a pas fait.
    Tous les sujets peuvent être traités en littérature. Il faut juste avoir la puissante écriture de Joyce Carol Oates pour en tirer un ouvrage destabilisant, dérangeant, et parfaitement réussi.
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    Message  petronie Mar 22 Nov 2011 - 13:16

    merco Nina.... Surtout pour ton avis perso, quel beau texte tu fais toi m^me.. Very Happy
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    Message  Nina Mar 22 Nov 2011 - 16:24

    Merci Pétronie Embarassed .
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    Message  binou Mer 1 Fév 2012 - 16:57

    Délicieuses pourritures

    OATES Joyce Carol 02mjr3

    4ème de couverture

    Une prestigieuse université féminine de la Nouvelle-Angleterre dans les années 75.
    On conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d'art et de poésie. Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui a décidé de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime. Il n'octroie ses compliments qu'aux confessions les plus osées ce qui génère surenchères malsaines et incidents ravageurs parmi des filles survoltées, avides de retenir l'attention - et plus - du maître.

    Broché: 125 pages
    Editeur : Editions 84 (22 octobre 2005)
    Collection : J'ai lu Roman

    Mon avis

    Ce bouquin m'a vraiment marquée d'une manière peu agréable. 4 fois j'ai voulu l'abandonner et 4 fois j'y suis retournée. Pourquoi ??? Je n'en sais rien ! C'est un livre qui se ressent tellement fort qu'on en est mal dans sa peau. Un sujet bien sombre qui vous remue les tripes et qui ne vous laissera pas indemne.
    Finalement je crois que je l'ai apprécié ce bouquin
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    Message  Mazza Lun 18 Juin 2012 - 0:00

    J'ai abandonné "Petite soeur mon amour", comme je l'ai dis dans les abandons du mois dans le forum, je n'ai pas du tout accroché ce roman qui est raconté par le frère de Bliss, récit entrecoupé de notes, de pensées du narrateur (en tout cas au début, je n'ai pas essayé de continuer),
    ce qui empêche le lecteur de se plonger vraiment dedans...
    Dommage, il m'avait beaucoup attiré ce livre, j'y reviendrais peut être plus tard
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    Message  Ratdebibliotheque Ven 29 Nov 2013 - 15:33

    Petit oiseau du ciel
    534 pages

    Résumé : 
    Quand Zoe Kruller, jolie serveuse se rêvant star de country, est découverte brutalement assassinée dans son lit, la police de Sparta vise aussitôt deux suspects : Delray, le mari dont Zoe est séparée, et Eddy Diehl, l'amant de longue date. Mais, sans preuve, l'enquête piétine. Les rumeurs s'amplifient, ravageant au passage l'existence des deux hommes et imprimant un cours étrange à celle de leurs enfants. 
    Aaron Kruller et Krista Diehl, adolescents sacrifiés à l'histoire familiale, chacun persuadé que le père de l'autre est l'assassin, conçoivent peu à peu une redoutable obsession réciproque. Étrange lien que l'éloignement et les années n'entameront en rien. Aussi, lorsque longtemps après le drame ils se rencontrent de nouveau, ils semblent prêts à exorciser les fantômes du passé, à se réconcilier avec leur lourd héritage. 
    Mais rien n'est simple pour ces êtres qui oscillent entre violence muette, désir sauvage, et peur de l'autre. Avec Petit oiseau du ciel, Joyce Carol Oates fait le récit d'une passion romantique et cruelle, sensuelle et destructrice. Dans cet univers brutal, où l'alcool et la drogue font oublier le quotidien, où la dureté est le meilleur des remparts, tous rêvent d'une nouvelle vie, mais est-ce seulement possible ? Une histoire captivante, disséquée comme toujours de manière implacable.


    Mon avis :
    J'ai adoré ce roman. On suit l'histoire de ces 2 familles et de leurs enfants, qui se retrouvent dans une situation très inconfortable en devenant les enfants d'éventuels suspects dans cette affaire de meurtre. On suit le parcours de Krista et Aaron, en parallèle. C'est très bien écrit, on se demande qui est le tueur, qu'on découvrira à la toute fin du livre. Par contre, petit regret pour la fin ouverte, mais ça n'empêche que j'ai passé un très bon moment à découvrir l'histoire familiale de ces 2 personnages.
    4,5 etoile jaune 
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    Message  Pinky Lun 29 Sep 2014 - 9:32

    merci Petronie, Nina, Binou, Mazza et Ratdebibliothèque pour ces présentations, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle ne laisse pas indifférent avec ses thèmes de prédilection touchant les femmes : la sexualité, la violence, le rapport à l'autre... pour ma part j'ai lu "je vous emmène", "reflets en eaux troubles", et "infidèle : histoires de transgressions". le cinéma a fait un film de "confession d'un gang de filles", je ne l'ai pas vu ni lu...
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    Message  Hesperide Jeu 1 Jan 2015 - 22:59

    Je n'ai pas beaucoup lu Oates, juste deux ou trois livres, mais decidement, je prefere

    Petite soeur, mon amour


    Je me rappelle que lorsque je le lisais, j’ai vecu avec “Petite soeur, mon amour” de JC Oates plus de deux semaines. Et je reviens vite dans son monde, dans ce merveilleux conte si lugubre si j'y repense. 
    Puis j’ai lu sur sur l’auteur et j’ai compris que pour Oates avec son sensibilite pour le sinistre et le gothique, avec son don de faire des grotesques de la societe americaine, ainsi que pour les situations (melo)dramatiques, il n’aurait pas ete impossible de broder sur un fait divers qui a declanche un ouragan d’indignation et de chagrin chez la nation americaine. Cela aurait pu donner un melodrame, mais loin de la.
    Mais Oates a decide de traiter l’histoire comme un satire de la rapacite, le caractaire mercenaire, la venalite de la classe des riches bourgeois americains se prenant pour des aristocrates.
    Nat, Kervinia et d’autres grains ont deja parle du sujet raconte par le fere aine se prenommant Skyler de Bliss, la petite patineuse de genie, cruellement assassinee. Bliss est un personnage tres interessant tout comme les autres – une fille de 4, 5, 6 ans qui semble deja sexuellement reveillee « grace » a sa mere ambitieuse qui exploite le talent de la petite afin de briller elle-meme, de realiser ses reves, de s’introduire dans la haute societe.
    Il y a soit l’auteur, soit Skyler qui prend la parole, Skyler traumatise par la tragedie, separe de ses parents, culpabilisant car soupconne d’avoir assassine sa soeur, surtout dans le web. A 19 ans, Skyler decide de raconter l’histoire de sa soeur pour se apaiser ses demons et ses fantomes.
    Les familles dysfonctionnelles sont tous pareils – ils survivent (periphrase du debut du roman de Tolstoi « Anne Karenine »).Les parents, monstrueusement egoistes, negligents, superficiels, sont formidablement presentes d’une maniere caricaturale par l’ecrivaine.C’est aussi une famille-cliche de sa classe – femme arriviste qui ignore tout sur ses enfants a part s’ils servent ses ambitions narcissiques et mari materialiste, grossiers, coureur de jupons. Ce sont des parent qui tourmentent les enfants en les manipulants, des parents aussi stupides que meprisables.
    Le pere, Bix Rempike est ridicule et pas a plaindre du tout avec ses impropriete de langage, avec ses « monogrami » et « polygramie » en se referant a un « palyontologiste ». La mere ecrit avec plein de fautes d’orthographes. Les solecismes des Repike font ressortir leur vulgarite, pourtant ils restent hautains et egocentriques. Cette grossierete et la turpitude morale accompagne les parents lors de toute l’histoire. Nous sommes dans un systeme moral qui place le philistinisme sur le meme spectre des enfants maltraites et assassines.
    Ce qui me degoutait surtout chez les parents Rimpike, c’etait leur permanent discours d’auto-justification vis-a-vis de leurs enfants sur n’importe quel probleme, dans n’importe quelle situation.
    Je ressentais un profond degout pour les Rempike-parents, mais il faut dire que ce ne sont pas des caracteres exageres, ils sont bien vraisemblables, credibles. Des personnes comme Betsey et Bix existent sans doute, et on pourrait leur trouver une vertu redemptrice, une certaine complexite psychologique... JCOates les a crees sans cela et le roman n’en souffre guere.
    A part ce couple, au cours de la narration, nous sommes confrontes tout le temps a des personnages de leur entourage egalement antipathiques, faisant partie de ce monde de riches banlieusards.
    Une exception dans ce monde – notre narrateur Skyler. Il ne partage pas les lacunes de ses parents et il croit qu’il a des lacune linguistiques. Il explique qu’il n’est pas un tres bon ecrivain, mais parfois, on le voit presque « a la hauteur » de JC Oates »  Skyler nous dit aussi que son recit est surement genant a cause de ses troubles cognitifs et comportementaux et qu’il se repete « ad nauseam ». Oates est genial – avec une fameuse maitrise elle nous mene suivre l’evolution de Skyler, mais pour l’imitation de l’ecriture d’un enfnat naif tout perturbe, elle est incroyable – style souvent saccage, nerveux, narration maladroite et en meme temps avec conscience de soi.
    Je me suis demandee sur certains moments dans le romans s’il etaient tragiques ou ridicules.

    Ma soeur, mon amour est aussi un roman-accusation contre une fausse complicite culturelle dans la societe americaine vis-a-vis de la maltraitance des enfants.

    Je n’ai pas compris si la petite amie de Skyler a ete enceinte ou non et pourquoi son pere le questionnait sur cela apres l’enterrement de la mere. C’est peu important.
    Skyler truve son salut, sa redemption apres d’un pasteur, au sein de son eglise. Je lu sur cette hysterie religieuse des eglises americaines, mais il faut que le jeune homme trouve quand meme des personnes qui l’acceptent de bon coeur. A la fin du livre, il y a quelques phrases sur ses projets de reintegration.
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    Message  Pinky Ven 2 Jan 2015 - 11:44

    merci Hesperide pour cette belle présentation
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    Message  Hesperide Sam 3 Jan 2015 - 11:21

    J'aimerais parler un peu du roman de Oates Nous etions les Mulvaney

    C'est un roman "epopee ", (plutot SAGA), et egalement un roman riche et puissant en texte, mais touchant et facile a lire. C’est une oeuvre sur de la vie de famille et l'amour sou toutes ses formes – amour entre homes et femmes, entre parents et enfants, amour pour la nature, la terre, les animaux.D’autres themes profondement developpes c’est la liberte de faire son choix, d’exercer sa volonte ; les enfants qui grandissent et changent ; le sexe, la classe sociale et levolution de la societe americaine au cours d’une quarantaine d’annees (a partir des annees 50), les valeur morales et materiellles, la culpabilite, le pardon. Oates, un grand maitre de la plume brode sur un tissu transparent ou les idées sont savamment melangees avec l'intrigue.

    Qu'est-ce qu'une famille, sans souvenirs ou l’etendu de l’importance de la memoire familiale?
    C’est la question que se pose Judd Mulvaney, le plus jeune des enfants Mulvaney qui raconte de temps en temps l’histoire a la premiere personne. Une famille fonctionne-t-elle apres avoir rejete certains souvenirs importants puisque genants, une famille l’est-elle reelle meme ravagee par le crève-cœur et les non-dit ou plusieurs faits sont nies, enterres?

    Un autre grand dileme du roman – une femme mariee et amoureuse de son mari, doit-elle choisir entre lui et ses enfants ? La mere, Corinne Mulvaney est une femme profondement et tout sincerement, pieuse et croyante, et au sein de sa famille, elle agit par amour et par devoir, mais suit aussi avec obstination les prescription de Dieu dans les ecritures. Elle est la femme de Michael Mulvaney et elle le reste pour toujours quoi qu’il arrive a ses enfants, quoi que son mari decide. Son comportement semble souvent desemparant, deroutant, meme incomprehensible pour ceux qui ne partagent pas la foi a sa maniere.

    Il arrive des ruptures, des scissions, dans plusieurs familles ou les non-dits et les sous-entendus, les douleures tues s’accumulent. Chez les Mulavaney, c’est le pere qui est le personnage le plus profondement « besse » moralement apres le viol de la fille Marianne. C’est un pere devoue, aimant, mais trop ambitieux et orgueilleux qui ne sait pas et ne veut pas pardonner, trop faible pour surmonter sa deception mortel et l’echec de ses projets. Alors la famille se scinde, il y a des personnes qui ne s’adressent pas la parole pendant des annees.
    Et c'est seulement apres une tres longue periode que les choses puissent s’arranger de nouveau, que la « guerison » des relations familiales puisse commencer.
    Chez les Mulnaney, c’est ainsi, mais beaucoup de familles n’ont pas cette chance et la rupture se perennise.
    La fin du roman n'est pas comme dans un conte de fee, elle est bien acceptable.


    Deux enfants Mulvaney, Marianne et son frère aine, Patrick, sont parmi mes personnages preferes. Ils ont gagne mon respect et ma curiosite.J’ai reflechi - Marianne est-elle vraiment si douce, en meme temps debonnaire, et aussi magnanime et docile, mais a sa manière tetue ? Si les individus tels que Marianne existent, c’est un grand reconfort en general.
    Patrick est le garçon intelligent, franc-parler, mais plutot un singulier, suivant son propre chemin au sein de la famille ; pourtant inebranlablement honnete et idealiste. Il allait mourir pour sa famille. Il a presque commis un crime terrible a cause sa sœur.

    J’ai egalemenbt beaucoup aime les paysages ruraux et des voies navigables au Nord de l’Etat de New York, les petites fermes pas tres prosperes. Les sites, les odeurs les saveurs de la vie dans une petite ville. Les emotions intenses de la vie lycéenne, les angoisses et les joies ephemeres. Les blessures qui peuvent creer une profonde cicatrice, qui reste pendant des annees, ou toute une vie.


    Les animaux des Mulvaney sont presque aussi importants que les gens. Quelle tendresse des relations des gens avec les chats, les chiens, les chevaux 
    Joyce Caroll Oastes dit elle-meme:[...] à continuer dans la mêmevoie, la vérité sentimentale de «Stump Creek Hill" – le nom de la ferme existe, sous un autre nom, dans le sud du New Jersey. Il s'agit d'un refuge pour animaux abandonnés « dédié à la prise en charge d’animaux malades, blessés, abandonnés, et les animaux sauvages et les animaux domestiques des personnes âgées." 
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    Message  Hesperide Sam 3 Jan 2015 - 11:26

    Delicieuses pourritures


    C’etait « mon deuxieme » Joyce Carol Oates .
    J’ai lu que Joyce Carol Oates a ecrit une serie de romans sur des jeunes femmes se trouvant dans des situations dangereuses dues a des histoires d’amours trompeuses qui les entrainent dans le monde vicieux des pervers tels Black Water, First Love, Lock the Door upon Myself. Delicieuses pourriture est egalement un de ces histoires d’amours gothiques. C’est l’histoire de la vie quotidienne de la jeune Gillian et ses amies, etudiantes et pensionnaires a Catamount College . Elles succombent toutes, petit a petit a l’enchantement de la poesie et du professeur qui l’enseigne – Andre Harrow. Il est marie a une francaise, Dorcas, sculptrice qui partage les jeux de seduction de son mari vis-a-vis des jeunes filles.
    Au debut du roman, on s’apercoit de l’amour desespere, mais aussi de la curiosite malsaine que Gillian porte sur son professeur et sa femme. Si elle les croise par hasard, elle se met a les suivre. Pourquoi ? Elle ne le sait pas, elle le fait comme une zombi.
    On sapercoit aussi des tendences obssessives dAndre Harrow de coter la poesie erotique et sensuelle de D. H. Lawrence en presence de ses eleves. L’une apres l’autre, les etudiantes succombent aux pieges tendus par les manipulateurs - le professeur et sa femme avec l’aide de la poesie qu’il leur enseigne. Elles quittent leur vie d’etres libres et s’enferment avec Andre et Dorcas dans une passion infernale.
    Les incendies successifs dans le campaus dont on n’arrive pas a decouvrir l’auteur et ses motifs, les tentatives de suisside de certaines etudiantes qui ateintes de troubles psychiques, quittent le college. Voila comment JCO nous entraine dans son recit terrifiant ou sont presents des themes comme l’art, la feminite, l’aspiration a l’inconnu, l’amitie, la manipulation morale, mais aussi la cecite de la societe americaine vis-a-vis des passions de betes perverses chez plein de gens bien qui entrainent les jeunes dans les sombres et sinistres profondeurs du vice, d’ou les jeunes soit ne sotrent pas, soit sotrent mutiles psychiquement a la vie.
    Le professeur et sa femme ont la beaute et l’avidite de betes et en meme temps ils sont presentes comme dans un mythe – une maison d’artistes predisposant a des orgies, des diners copieusement arroses de vin, de la musique excitante , conversations sur la poesie, les arts et la mythologie– une vie hors du commun, fascinente et dangereuse.
    J’ai ete frappe par un remarquable procede de l’auteur – elle voit le corps et la raison exitant a la foi ensemble et separement. Les instricts bestiaux trop forts se reveillent chez Gillianet et malgre que moralement, c’est tres complique, stressant, bouleversant, elle ne resiste pas. Mais sa raison n’arrete pas d’onserver, d’analyser, de faire des deductions.
    Le mythe de Philomele raconte dans les Metamorphoses d’Ovide est a la base de l’edification du personnage et de l’histoire de Gillian – la jeune fille violencee, a langue coupee qui survit en se transformat en rossignol. Belle metamorphose significative !
    J'ai encore retrouve la tendence de Oates de creer des personnages carucaturaux (le professeur et sa femme si bizarres et pervers qu'ils soient, tendent au grotesque) afin d'exprimer une critique sur la societe!



    Spoiler:
    Pinky
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    Message  Pinky Sam 3 Jan 2015 - 19:10

    merci Hesperide pour ces présentations. Je note nous étions les Mulvaney, ce que tu en dis me touche beaucoup.
    Jo19lyne
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    OATES Joyce Carol Empty Un endroit où se cacher

    Message  Jo19lyne Jeu 23 Avr 2015 - 22:28

    Un endroit où se cacher
    Joyce Carol Oates Traducteur : Dorothee Zumstein
    Aux éditions Albin Michel, collection Wiz, 300 pages

    OATES Joyce Carol Un-end10


    Dévastée par la mort de sa mère, disparue dans un accident de voiture dont elle s’estime responsable, Jenna, quinze ans, a tout à reconstruire. Elle essaie de sortir de l’état cotonneux qui est devenu son quotidien. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Crow, le garçon solaire qui va tout faire pour l’aider. Encore faut-il que l’adolescente blessée accepte la main tendue…

    « Joyce Carol Oates aime à faire chanter la petite musique intime des adolescents en errance. Avec une grande finesse, ce roman traite de la tendance à l’autodestruction, de l’acceptation à la perte pour mieux se reconstruire. » Lire

    « Peu lui importe d’écrire pour la jeunesse ou les adultes : Joyce Carol Oates est en littérature comme Jenna dans la vie, une chatte toutes griffes dehors, libre. » Télérama

    À partir de 13 ans

    Quatrième de couverture
    Avant, j'étais une fille normale, j'avais une vie normale. Après, il y a eu l'accident. En me réveillant, j'ai tout vu en bleu. J'étais dans le coton. Un monde douillet et bleu. Mais maintenant, le bleu s'efface, le douillet s'envole. Et je suis seule à nouveau. En colère. Contre moi. Contre l'univers tout entier. Je cherche un endroit où me cacher.

    Mon avis
    Un roman pour adolescent sur la perte et la résilience.

    coup de coeur


    Dernière édition par Jo19lyne le Dim 26 Avr 2015 - 21:12, édité 1 fois
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    Message  Nina Jeu 23 Avr 2015 - 22:54

    Merci Hespéride et Jo19lyne pour ces présentations.
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    Message  Pinky Ven 24 Avr 2015 - 9:21

    merci Hesperide et Jo19lyne pour ces présentations, je ne connais ni l'un ni l'autre
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    Message  Nina Ven 15 Déc 2017 - 11:04

    OATES Joyce Carol Couv6110

    Mère disparue
    éditions Points – 514 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Elle est allongée sur le sol du garage.
    Inerte. Ses jolis vêtements sont imprégnés de sang. Épouvantée, Nikki secoue sa mère. En vain. Devant ce corps déjà froid, elle doit se rendre à l’évidence : on l’a assassinée. Pour la retenir encore un peu, Nikki enquête auprès de ses proches, ose les questions qu’elle n’a pas eu le temps de poser. Les réponses ont un parfum de révélations…

    Mon avis :

    Ce livre est le récit d’un fait divers ordinaire ou presque aux Etats-Unis : une femme a été tuée par un petit délinquant qui est devenu ainsi un meurtrier. « Ordinaire », si ce n’est que cette femme était une mère, comme les autres aussi dira-t-on, mais elle est racontée ici par Nikki, sa fille cadette. C’est elle qui a trouvé le corps, c’est elle qui est le premier témoin et qui va enquêter ensuite, non pour trouver le meurtrier, mais pour en savoir plus sur sa mère.
    Nikki, c’était la fille rebelle, celle qui, journaliste, ne fait rien comme tout le monde, ne rentre pas dans le rang et entretient une liaison avec un homme séparé de sa femme qui, lui promet-il, divorcera officiellement bientôt. Mais…. il faut du temps, ses enfants ont besoin de lui, sa femme a besoin de lui. Cet homme, pour charismatique qu’il soit, avait été jugé sévèrement par la mère de Nikki, au grand dam de sa fille. Clare, la fille aînée, est celle qui est davantage dans la norme et dans la morale : mariée, deux enfants, tout semble bien allée pour elle. Perdre leur mère aura des conséquences pour l’une comme pour l’autre.
    Non, ce n’est pas non plus une histoire de « la femme qu’était Gwendolyn avant de devenir leur mère ». C’est plutôt l’histoire de la fille qu’elle a été, des relations qu’elle a eu avec sa propre mère avant de devenir mère à son tour. C’est l’histoire d’une jeune fille qui fut entourée de personnes très croyantes, pour ne pas dire trop croyante : quand la foi écarte des autres humains, ce n’est pas une très bonne chose.
    Mère disparue, c’est l’histoire de la première année de vie de Nikki sans sa mère. C’est la douleur de revivre sa mort à travers son témoignage, c’est la volonté aussi que son meurtrier ne soit pas condamné à mort, parce que sa mère ne l’aurait pas voulu ainsi.
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    Message  Nina Sam 6 Jan 2018 - 20:44

    OATES Joyce Carol Couv2410

    Paysage perdu.
    Editions Philippe Rey - 432 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    C’est avec un mélange d’honnêteté brute et d’intuition acérée que Joyce Carol Oates revient sur ses jeunes années. Son enfance pauvre dans une ferme de l’État de New York fourmille de souvenirs : ses parents aimants, ses grands-parents hongrois, les animaux, la végétation, le monde ouvrier, l’école.
    Ces années lui offrent à la fois un univers intime rassurant, mais un univers limité, cerné par des territoires inaccessibles, propices à enflammer l’imagination de la jeune fille qui trouve là ses premières occasions de fiction. Des territoires où la mort rôde et où les êtres souffrent : cette maison dans la forêt où les enfants sont battus par un père ivrogne qui y mettra le feu ; sa camarade Cynthia, ambitieuse élève qui se suicidera à l’âge de dix-huit ans ; sa soeur cadette autiste, Lynn Ann, qui deviendra violente au point de déchirer littéralement les livres de son aînée…

    Mon avis :

    « Les mots sont comme des oiseaux sauvages – ils viennent quand ils veulent, non quand on les appelle« . p.287.

    Ainsi Joyce Carol Oates parle-t-elle de l’écriture, ou plutôt de l’impossibilité d’écrire après la mort de Raymond Smith, son mari. Oates est pour moi l’une des plus grandes auteurs contemporaines, et, dans Paysage perdu, c’est sa vie qu’elle déroule devant nous. Ce n’est pas à proprement parler une autobiographie, ce sont des moments importants de sa vie qu’elle retrace, au cours de textes qui s’articulent autour d’un thème, d’un souvenir.

    L’un des plus poignants est le poème qu’elle consacre à sa mère, qui souffrait encore de l’abandon de sa propre mère, soixante ans plus tôt. Mais parler de celui-ci, c’est faire l’impasse sur les autres, tout aussi intéressant. Joyce Carol Oates nous parle de son enfance, dans un milieu pauvre, mais aimant, de sa scolarité dans la classe unique de la petite école où sa mère avait été scolarisée. Elle parle de la douleur aussi – le suicide d’une amie de faculté, le handicap de sa soeur Lynn Ann, la mort de ses parents. Autant de moments d’une vie qu’elle (r)écrit, avec, parfois, une colère intacte, comme lorsqu’elle parle de tous ces médecins qui mettent encore et toujours le handicap de l’enfant sur le compte exclusif de la mère. (Note : tout est toujours de la faute de la mère pour certains médecins).

    Joyce Carol Oates nous montre aussi comment et pourquoi elle est devenue écrivain, quels événements lui ont permis d’écrire, loin des chercheurs, des universitaires qui, finalement, rendent la littérature presque morte et oublient le plaisir de lire. Par rapport aux romans de Oates, j’ai trouvé un certain apaisement, des notes très positives, telle que la citation suivante : « Il n’y a peut-être pas de valeur plus élevée, quand on y pense, que la bonté« , p. 403.

    J’aime aussi beaucoup le chapitre sur la nourriture, qui tranche avec l’orthorexie ambiante :

    Comment avons-nous pu manger une nourriture aussi lourde et aussi peu diététique ?
    Avec plaisir, dans l’ensemble, p. 348.

    Paysage perdu, un superbe voyage au pays d’un écrivain.
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    Message  Pinky Dim 7 Jan 2018 - 12:31

    merci Nina pour cette belle présentation, elle a l'art de la plume, j'aime son écriture
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    Message  Nina Dim 7 Jan 2018 - 12:39

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Pinky Lun 15 Jan 2018 - 21:27

    NOUS ÉTIONS LES MULVANEY

    Mon ressenti

    Une famille parmi tant d’autres dont le destin est scellé en une nuit. C’est ce déclin des uns et des autres que l’auteure brosse de main de maître. Au travers de ses mots, le lecteur est mis à contribution lui aussi, témoin silencieux de ce qui se trame pour chacun des membres. Impuissant, il accompagne le déclin. Je n’ai pas pu lire tout d’une traite, le rythme est lent comme le temps vient à ternir les objets ou les gens, en les fanant ou en les vieillissant. Il faut du temps dit-on pour pardonner et avancer, il faut parfois du temps aussi pour qu’une décision soit prise et se consume dans le rejet.

    Une histoire triste, émouvante malgré les longueurs parfois qui viennent alourdir encore plus le propos de cette image idéale de la famille mais tellement réaliste. Sans jamais juger, que ce soit l’auteur ou le lecteur, chacun tente de pardonner là où la famille ne le fait pas….

    Les personnages sont criants de vérité de par leur profondeur, une analyse fine et ciselée donne à cette famille une existence particulière qui tisse des liens avec la nôtre. Et nous, qu’aurions nous fait ?

    A découvrir
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    Message  Nina Lun 15 Jan 2018 - 23:37

    Merci Pinky pour cet avis.
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    Message  Pinky Mar 16 Jan 2018 - 9:49

    merci Nina pour ta visite
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    Message  Nina Ven 31 Juil 2020 - 0:29

    OATES Joyce Carol Couv5810

    Ce que j'ai oublié de te dire
    édition Le livre de poche – 336 pages

    Présentation de l’éditeur :

    C’est la dernière année de lycée pour Merissa et Nadia. Les deux filles ont plus que jamais besoin de leur meilleure amie, la singulière, l’étrange et abrupte Tink qui s’est suicidée six mois plus tôt. Chacune est seule avec des secrets qu’elles ne pouvaient partager qu’avec Tink. Des secrets inavouables qui ont mis en péril leur amitié, mais qui les ont également mises en danger. Tink aussi avait un secret, un secret très lourd mais jamais elle ne leur a confié son tourment… Comment continuer à vivre avec ses silences quand la seule personne qui vous comprenait est morte ?

    Mon avis :


    Trois cents pages, trois points de vue, celui de trois adolescentes qui auraient tout pour être heureuses, et qui pourtant, ne le sont pas. Merissa, c’est la fille à qui tout réussit, et qui pourtant cache une vie de famille qui se déglingue jour après jour. Il est nécessaire pour elle, toujours, de faire bonne figure, au lycée, à la maison. Lâcher prise ? Impossible. Se laisser aller ? Impossible. Alors elle a trouvé un moyen pour tenir. Non, pas la drogue, pas l’alcool : l’auto-mutilation. Ses parents sont trop occupés par leur propre souci (sa mère) ou leur vie personnelle (son père) pour se rendre compte de quoi que ce soir. Pas dupe, Mérissa décrypte bien la réalité que cache le langage tout fait de son père. Mérissa est la fille parfaite au lycée, et pourtant, elle est loin d’être la pimbêche inaccessible que d’autres ne se priveraient pas d’être, et elle le prouvera en agissant au cours de cette dernière année de lycée, particulièrement marquante.

    Nadia, elle, c’est la fille qui n’a pas vraiment un physique de rêve, contrairement à sa belle-mère. Ni elle ni son père ne se préoccupe d’elle. Comme Mérissa, elle a des secrets, et elle sera amenée à faire face, au milieu de son extraordinaire solitude.

    Puis, il y a Tink. Au début du récit, elle est déjà morte. Elle aura pourtant fortement marqué de son emprunte ses camarades de classe, par sa personnalité hors-norme, par son refus des convenances scolaires – et peu importe son passé d’enfant star, peu importe la profession de sa mère. Elle bouscule tout sur son passage, n’ayant strictement rien à faire des codes, des règles. Comme si elle n’avait strictement rien à perdre, aucun moule dans lequel rentrer, aucun code auquel se conformer.

    Oui, la vie de Mérissa et de Nadia a été bouleversée. Surtout, elles ont, toutes les deux, eu la force, chacune à leur manière, d’aller de l’avant, de dépasser ce qui leur arrivait. Joyce Carol Oates, une autrice que j’apprécie énormément, dresse un portrait tout en finesse de ses adolescentes livrées à elles-mêmes, ces petites filles riches qui vivent leur vie avec le regard des autres braquées sur elles, et qui doivent faire avec. Il faut une grande force de caractère pour aller de l’avant, et les héroïnes de Joyce Carol Oates l’ont.
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    Message  Pinky Ven 31 Juil 2020 - 13:23

    merci Nina pour cette présentation

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