Un Noël en famille.
édition 10/18 - 255 pages.
Mon avis :
Pour commencer, je dirai que Noël en famille n'est pas une traduction
fidèle du titre, il donne même une orientation sirupeuse à un récit qui
ne l'est pas : la célébration de Noël prendre une tournure
inattendue, et la famille est plutôt biscornue.
J'ai toujours du mal avec les romans de Jennifer Johnston mais je dois dire
que j'ai trouvé celui-ci relativement accessible, en dépit de relations
familiales tortueuses. Henry a survécu à un grave accident de voiture. Sa
seconde femme Charlotte, qui conduisait, a-t-elle voulu le tuer ? Elle
avait une solide raison de lui en vouloir, certes, mais elle
n'est pas non plus innocente dans le conflit amoureux dont Henry est
le centre.
Son ex-femme Stéphanie est à son chevet car il n'a qu'elle - son fils est
fâché avec lui, sa fille est mineure. Elle est brute de décoffrage -
même avec ses propres enfants et ce qu'elle dit n'est pas toujours agréable à entendre.
J'ai beaucoup aimé sa dureté - ce n'est pas parce que son ex-mari est
veut qu'elle envisage de faire à nouveau partie de sa vie.
Elle a le sens du devoir, pas celui du mélodrame. En découvrant ce
personnage, j'ai irrésistiblement pensé au personnage de Katharine
Hepburn dans Devine qui vient dîner ? Elle aussi est très
tolérante tant que cela concerne les autres. Quand cela vous tombe
dessus, c'est plus difficile. Non, son fils ne s'est pas mis en ménage
avec une jeune fille de couleur, il est homosexuel et
vient d'emménager avec Brandon, son petit ami, qui se chargera de
mettre Stéphanie en face de ses contradictions.
Pourquoi Henry est-il l'objet de tous les désirs ? Il n'est pourtant pas
irrésistible, c'est juste que sa vie amoureuse souffre de
ralentissements et de brusques
accélérations. J'accorde une mention spéciale à Jérémy, à qui je
dédierai volontiers une chanson de Jacques Brel (Beau et con à la fois).
N'étais la tragédie (il vient de perdre sa soeur), ce
personnage m'aurait presque fait rire. Je n'ai
garde d'oublier Tash. Personnage fantasque, peintre boulimique, elle
est l'exemple même de ses femmes qui ont eu des enfants parce qu'il le
fallait et qui se révèle une mère intermittente et dominatrice, sermonnant parfois
son fils comme un petit garçon (qu'il est encore par certains côtés).
Dès qu'elle apparaît, elle devient le centre de la scène,
bousculant tout sur son passage. Et si c'était elle, la véritable héroïne de ce roman ?
PS : désolée pour la mise en page de la critique.Je ne m'étendrai pas sur mes soucis informatiques.