LE PLUS GRAND SALAUD D'AMERIQUE, J. EDGAR HOOVER
Seuil - 1995 - 378 pages
Biographie de John Edgar Hoover (1895-1972), directeur du FBI pendant 48 ans, de 1924 à sa mort en 1972.
Cet homme a servi sous huit présidents, de Coolidge à Nixon, en n'ayant pour seul et unique but que de servir sa propre personne. Il fut encensé, enterré comme un héros, aimé des américains puis haï, détesté et reconnu comme un personnage maléfique, manipulateur, calculateur, froid, sans scrupule quant-aux remords, regrets et culpabilité ce sont des mots qui ne faisaient pas partie de son vocabulaire.
Homosexuel notoire, amant de Clyde Tolson, directeur adjoint du FBI, il méprisait les homosexuels et les harcelait, prenant bien garde de garder sa propre sexualité secrète, secret de polichinelle car c'est ainsi que la mafia le tenait, notamment avec des photos de lui déguisé en femme. Il aurait eu du sang noir dans les veines, dilué avec le temps et bien que de type caucasien il était brun de peau et, là de même, de son propre chef tant les afroaméricains que les sinoaméricains, s'il y en eut au FBI, ils étaient cantonnés aux tâches de domesticité et non sur le terrain comme de vrai agents. Les noirs étaient selon ses propos uniquement susceptibles de servir de domestiques. Il fallut attendre Bob Kennedy pour que ce dernier, ministre de la justice oblige Hoover à enrôler des noirs au sein du FBI.
De sa vie il n'a jamais payé ni un restaurant ni un séjour à l'hôtel, chaque personnage important (y compris des inconnus), de simple fonctionnaire au président était fiché, conversations enregistrées, photographié, le tout classé dans les fameux dossiers de J. Edgar et; de ce fait lui étant redevable acquittait la note.
Hoover déclarait que le crime organisé n'existait pas en Amérique ce qui lui faisait bénéficier des largesses des affranchis de la mafia notamment pour les courses de chevaux truquées. Hoover et Tolson jouaient, parfois très gros, si leur cheval arrivait, ils encaissaient, si, par hasard le tuyau était crevé, les paris étaient remboursés. De même avec les riches pétroliers texans, Hoover investissait et récoltait les bénéfices si un gisement était découverts, a contrario, l'investissement était remboursé. Son salaire était ainsi son argent de poche. Il laissa un héritage considérable à Tolson. Il obtint de Lyndon Johnson de pouvoir continuer sa carrière après 70 ans, date de mise à la retraite des fonctionnaires aux Etats-Unis, de même Nixon lui accorda une retraite (qu'il ne prit jamais) équivalent à son salaire de directeur.
Pour agir ainsi il fallait qu'il tienne ses cibles par les choses, ce qui était le cas. Seul Truman l'ignora et passait systématiquement pas le ministre délégué pour s'adresser à Hoover, suprême affront la Maison-Balnche lui fut interdite du temps de ce président, apparemment, sans tâche. Bob Kennedy essaya de même, mais les frasques de son frère ainsi que les siennes après l'accident vasculaire de leur père, firent et, notamment avec l'affaire Monroe, que le directeur du FBI reprit l'ascendant sur les Kennedy.
il eut connaissance par un agent double, Popov, de l'attaque de Pearl Harbour. il n'en tint pas compte et n'avisa pas Roosevelt, d'où 2400 morts, 1200 blessés et la destruction partielle de l'aviation américaine. Il fut à l'origine du suicide de Jean Seberg dont le mari romain Gary le traita d'ordure.
Bref un personnage peu ragoutant qui fit énormément de mal à son pays et qui mérite amplement de titre du plus grand salaud d'Amérique.
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