All the light we cannot see
Je souhaite que ce roman soit bientot traduit en francais.
On parle beaucoup en Bulgarie, du roman d’Anthony Doerre “All the light we cannot see » (« La lumiere que nous ne voyons pas »). On le compare a « La voleuse de livres » de Marcus Zusak car il est question de la Deuxieme guerre mondiale.
Ce livre est different de tous les livres sur la guerre que j’ai lus. Je suis d’abord emerveillee par l’incroyable tendresse que l’auteur fait ressentir vis-a-vis de ses personnages sans, pourtant, leur epargner pas mal d’horreurs a endurer au temps de la guerre. Le debut du roman nous situe peu avant la fin, l’auteur fait plonger le lecteur dans une histoire ou il y a des emissions radio, des diamants mythiques, des exploits de la Resistance francaise, de la lutte pour echaper aux pieges que le sort nous tend.
J’aime beaucoup les flasback comme procede de narration et Doerr sait s’en servir a perfection – son recit est bien suivi et arrange, on ne risque point de se perdre dans les labyrinthes de l’imagination de l’auteur.
Des deux personnages principaux, j’ai eu un faible pour Werner Pfennig – un petit orphelin allemand aux cheveux presque blancs dont le destin est déjà tracé – il ira travailler dans les mines (ou son père est mort) et le fera jusqu’a la fin de ses jours. Rien qui puisse l'aider a echapper a ce sort preconcu, rien... a part la guerre. A cette guerre, il lui faut des jeunes hommes grands et blonds aux yeux bleus et s’ils se connaissent en technique radio, tant mieux. Werner profite de cette lumiere au fond du tunnel et la seule personne qui s’oppose a la folie qu’est la guerre comme issu, c’est sa sœur Utta.
Werner s’accroche aux chances que la vie lui offre – un poste de radio trouvé a la pubelle, une education dans des troupes d’elite de l’armee hitlerienne – sans y aspirer du tout, une fois que cela se propose, Werner ne s’y oppose pas. Peut-on rejeter le mal si l’on ne sait pas le definir comme tel ? Peut-on reconnaitre le poison s’il nous est offert goute a goute et non ) un verre entier ?
Je suppose que la plupart des lecteurs sont tout touches et emus par l’histoire de Marie-Laure. Pour moi, le vrai heros du roman, c’est Werner. Werner, le garcon qui sait faire marcher tout poste de radio, le garcon qui est toujours pris par une horreur violente face a la fatalite qui lui est predestinee et qui ne sait pas comment lutter contre elle, le garcon qui laisse les choses arriver et qui est plutôt observateur de sa propre vie.
Tout jeune, Werner deniche a la decheterie un poste de radio qu’il arrive a reparer. Ce minuscule hasard deplace la direction de sa destinee – vers l’armee d’elite, vers le front de l’Est et finalement – vers la France.
A part Werner, il y a Marie-Laure Leblanc, l’adolescente aveugle, la fille du serrurier du Musee d’Histoire naturelle a Paris. Elle lit Jules Vernes en braille et elle est heureuse a cote de son père, dans les salles du musee. Son père l’adore et jamais, jamais il ne l’abandonnera. Jusqu’au moment ou ils doivent fuir parce que Paris brule et son père doit cacher le fameux diamant mysterieux qui porte le nom « La Mer flamboyante ». Des legendes et des maleditions emaillent l’histoire de ce diamant. Marie-Laure et son père se cachent a Saint-Malo chez son arriere-oncle un peu fou qui plutôt malheureux et blesse, mais qui est obsede par les postes et les emissions radio et sa voix est diffusee dans toute l’Europe. Sa voix qui arrive jusqu’au petit village des village allemand de mineurs et jusqu'à l’orpheliant de Werner.
On ne peut pas dire si c’est a cause du diamant maudit que la jeune fille aveugle endure tant de malheurs et des pertes pendant la guerre.
L’histoire d’amour de Werner et de Marie-Laure est condamnee. On attend qu’elle se realise pendant tout le roman, mais en fait c’est tout a fait impossible, l’amour de ces deux jeunes n’aura jamais lieu. Pourtant c’est un roman d’amour. Tout comme la lumiere, l’amour est invisible. Mais une fois sortis des tenebres, on n’y retourne plus jamais.