« Etranger à Berlin »
Editeur : Naïve – 2003
Pages : 423 p.
Genre : roman jeunes adultes histoire
Résumé quatrième de couverture :
Le garçon sortit une boîte d'allumettes pour en craquer une.
A la lueur vacillante de la flamme, une porte fermée apparut. La clé était suspendue à côté à un clou, au bout d'un ruban rouge. Il trifouilla quelques secondes dans la serrure, et la porte s'ouvrit. Un courant d'air glacé envahit la contre-allée. Les jeunes franchirent l'ouverture pour se retrouver dans ce qui se révéla être une petite cour sordide baignée par le clair de lune. Des herbes folles poussaient entre les pavés fendus et dans les craquelures des murs en brique.
Il y avait des latrines en plein air, plusieurs caisses, trois poubelles remplies à ras bord et une minuscule porte en bois. Quelqu'un actionna la poignée frénétiquement - fermé à clé. Dans leur dos explosaient des cris, des bruits de tables et de chaises fracassées. Les jeunes qui s'étaient laissé piéger au moment de la ruée vers la sortie résistaient en se battant. Des filles hurlaient. " C'est le mur ou rien ", déclara Peter.
Quand ses parents meurent, en 1941, Piotr, jeune garçon polonais, est placé dans un orphelinat à Varsovie. Il est rapidement repéré : sa grande taille, ses cheveux blonds et ses yeux bleus font de lui un modèle accompli du type aryen prôné par Hitler... Un haut dignitaire nazi souhaite l'adopter : Piotr, rebaptisé Peter, est accueilli dans sa nouvelle famille à Berlin. Mais Peter sent bien que pour les autres, il reste un étranger.
Tous ses efforts tendent à convaincre son entourage du contraire, quitte à faire parfois quelques compromis ... C'est alors qu'il rencontre Lena... et qu'il découvre grâce à elle le vrai visage du nazisme. Il est temps pour lui de choisir son camp. Et de prendre des risques ... Un roman d'aventures qui pose la délicate question de l'engagement.
Avis :
Ce roman m’a énormément plu parce qu’il est différent de ceux se passant à cette époque que j’ai pu lire. En effet, l’action se déroule à Berlin et le point de vue est celui des allemands. On se dit que tout n’a pas été rose non plus pour eux : entre les recherches systématiques de toute ascendance juive, communiste, tzigane, polonaise, avec mesures et tests médicaux, les bombardements alliés, la peur, la méfiance, les dénonciations et la dictature imposée par Hitler et le National-socialisme, on est vraiment dans une atmosphère de guerre froide ou de dictature à la Staline.
Le jeune héros du roman n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel au début : il est juste très heureux d’avoir le type aryen pour pouvoir fuir l’orphelinat et vivre dans cette superbe ville qu’est Berlin. A nos yeux ça peut paraître choquant mais il est jeune, il a vécu dans une ferme avant de se retrouver dans un orphelinat après la mort de ses parents. Qui ne rêverait pas d’une vie meilleure, dans un superbe appartement, sans ne jamais manquer de rien ? Pourtant, le doute, la culpabilité, un sentiment de mal-être et d’injustice vont pousser Peter à se poser des questions.
Ce qui est vraiment bien dans ce roman c’et qu’on y voit la vie quotidienne des allemands durant la guerre entre adhésion totale au Parti, jeunesse hitlérienne et surtout manipulation de masse et bourrage de crâne. Comment en vouloir à la jeunesse allemande abusée par de fausses informations, poussée par les parents et vivant dans un climat de terreur ? Et pourtant, elle a aussi besoin de vivre, de s’amuser cette jeunesse mais même vivre normalement, les laisser danser au son du jazz leur ai interdit.
Vraiment un très bon roman pour découvrir l’autre face de la guerre, côté allemand.