«L’un et l’autre »
Editeur : L’Ecole des loisirs – 1991
Pages : 122 p.
Genre : roman jeunesse contemporain
Résumé quatrième de couverture :
Une simple histoire d'amour, écrite au quotidien comme une banale aventure du coeur, ironique et bouleversante.
Avis :
Un roman très réaliste qui se passe, on imagine, dans une cité un peu triste et dans une famille plutôt défavorisée. Seule consolation pour Lotte, les toilettes du palier dont elle a, par un concours de circonstances, récupérées la clef et en est donc la seule propriétaire. Ces toilettes vont lui servir de refuge entre des parents qu’elle regarde avec mépris, version en moins alcoolisée des Bidochons, son manque d’espace, elle dort sur le canapé convertible du salon, et son amitié intéressée avec Mundi, un garçon dont la famille est un peu plus riche car ils tiennent l’épicerie du coin.
Lotte est un personnage très dur, même si elle n’a que 10-12 ans. On lui pardonne car le milieu dans lequel elle grandit n’est pas toujours facile. Aucune maltraitance évoquée dans ce livre mais on comprend parfaitement son mal-être et son besoin d’avoir un espace à elle.
Là où j’ai eu plus de mal c’est avec son comportement envers Mundi, amoureux d’elle, sincère et naïf. On voit bien qu’elle profite de ses largesses. Difficile de la juger, nous en aurions peut-être fait autant à sa place mais c’est attristant pour Mundi.
Et quand un second garçon apparaît dans sa vie, Schurli, on comprend l’attrait de la nouveauté pour elle mais pas vraiment ce qu’il a de plus que Mundi, et on peut dire que d’un point de vue familial, il n’est pas mieux placé que Lotte. Ambigüité de l’adolescence sûrement entre manipulation, cruauté, envie d’ailleurs, d’espoir et d’amour.
Une adolescence qui promet d’être terne, enfermée entre quatre murs où l’on vit les uns sur les autres. Schurli, venu d’un monde nouveau, est comme une bouffée de fraîcheur pour Lotte. Mais la fin du roman, en queue de poisson, et la dureté de Lotte m’ont laissé un goût amer sur cette lecture.