LA FÉE AUX MIETTES
Roman ou conte édité en 1932 ... chez Michel de Maule ré-édité en 2006, existe en poche aussi
364 pages
Résumé
Initiateur et soutien du mouvement romantique, Charles Nodier (1780-1844) s'est déjà illustré dans tous les genres littéraires lorsqu'il publie La Fée aux miettes, en 1832. Mais il entend renouveler plus radicalement encore la littérature. S'il en revient aux légendes et aux contes populaires, c'est moins pour s'en inspirer que pour découvrir les aspirations secrètes qui leur ont donné naissance, retrouver les origines mêmes de la fiction. Donnant mission à l'écrivain de " percevoir l'inconnu ", admiré par les plus grands (Hugo, Dumas, Balzac), Nodier a ouvert la voie à Nerval et à Rimbaud, comme aux surréalistes.
Elle paraît sans âge, la vieille mendiante que les écoliers de Granville surnomment la Fée aux miettes! Elle s'attache plus particulièrement à l'un d'entre eux, Michel, bientôt devenu compagnon charpentier. S'il croit honorer les commandes du roi Salomon construisant le palais de la reine de Sabat, pour quelles raisons se garde-t-elle de le détromper ? Et pourquoi, veillant sur lui depuis son enfance, l'engage-t-elle dans des aventures aussi " singulières que périlleuses ", dans lesquelles il risque la vie, sinon la raison ? Pour l'éprouver, savoir s'il mérite qu'elle se révèle enfin à lui sous sa véritable et merveilleuse identité ~ Dans le jardin de la " maison des lunatiques ", où Michel recherche fébrilement la mandragore qui doit préserver la Fée d'un destin fatal, il raconte son étonnante histoire à un visiteur qui n'en perd pas un mot: Nodier en personne.
" Sous les aspects d'un conte, Nodier donne en fait à lire un véritable roman de formation, mais aussi initiatique, introduisant aux valeurs de la spiritualité la plus haute qui ne sont pas celles de l'esprit mais celles du cœur. La Fée aux miettes fait ainsi partie de ces livres rares, envoûtants, dont tout le charme tient à ce qu'aucune lecture ne saurait en épuiser la signification. " (Jean-Luc Moreau)
Mon ressenti
La fée aux miettes est un livre à tiroirs avec une multitude d’interprétations possibles tant le livre est riche et parce que son auteur propose de nombreuses métaphores intéressantes.
Le livre a traversé les siècles et a toujours sa place dans nos bibliothèques. Il mêle les genres : conte, aventure, voyage, légende, roman initiatique, roman compagnonnique, roman sur l’enfermement et la folie …
Le narrateur raconte sa rencontre avec Michel (héros du livre) qui lui raconte son histoire et notamment sa rencontre avec la fée aux miettes.
Michel est un enfant élevé par son oncle en Normandie. Il devient au cours d’un long apprentissage charpentier dans l’attente de son père marin et négociant. Depuis qu’il est tout petit, il croise et recroise la fée aux miettes, mendiante à la porte de l’église avec qui il va tisser un lien tout au long de son grandissement jusqu’à l’épouser… Au fil, des temps, Michel lui offrira à plusieurs reprises ses économies pour lui permettre de rejoindre sa ville natale Greenock.
La fée aux miettes est une vieille femme fripée et affublée de deux longues canines dépassant de sa bouche qui lui fait des prédictions mystérieuses sur un devenir. Ouvrier reconnu Michel va vivre une succession de (més)aventures extraordinaires, d'un naufrage imprévisible aux larges des côtes de l'Angleterre, à la noce d'une troupe de chiens-notables de l'île de Man, en passant par un combat contre des assaillants nocturnes à têtes d'animaux ; découvrit en la Fée aux miettes ni plus ni moins Belkiss, celle qui fut autrefois l'épouse si majestueuse du roi Salomon ; et finalement partit sur les traces de la mandragore qui chante et dont il n’existe qu’un exemplaire au monde, ultime épreuve avant l'accession au bonheur définitif.
Alors, la question de la folie est-elle au centre des préoccupations de cet auteur du 19ème siècle. Curieusement, à aucun moment dans ma lecture, la folie n’est venue à mon esprit, c’est en lisant la postface de Frédérick Tristan que cette possibilité apparait. Oui, cela amène d’autres possibles explications à l’histoire de Michel mais ce n’est pas ma préférée… Pour moi, c’est un roman qui fait la part belle à l’imaginaire, à la rencontre, au don de soi, à la différence et à l’épanouissement de soi au travers des allégories choisies par l’auteur.
Une autre idée du livre : le narrateur est du côté de la science, du savoir… mais en l’écoutant, je n’ai ressenti aucune empathie particulière avec lui, alors que d’entrée le discours de Michel passe tout seul du fait de la fantaisie, de l’imagination, de la simplicité des propos…. Charles Nodier sous-tend l’idée que le fossé peut être grand entre le monde de ceux qui ont une instruction et ceux qui n’en ont pas, comment trouver des ponts pour que ces deux mondes coexistent et s’apportent mutuellement.
Un roman magique, romantique et poétique à découvrir
Roman ou conte édité en 1932 ... chez Michel de Maule ré-édité en 2006, existe en poche aussi
364 pages
Résumé
Initiateur et soutien du mouvement romantique, Charles Nodier (1780-1844) s'est déjà illustré dans tous les genres littéraires lorsqu'il publie La Fée aux miettes, en 1832. Mais il entend renouveler plus radicalement encore la littérature. S'il en revient aux légendes et aux contes populaires, c'est moins pour s'en inspirer que pour découvrir les aspirations secrètes qui leur ont donné naissance, retrouver les origines mêmes de la fiction. Donnant mission à l'écrivain de " percevoir l'inconnu ", admiré par les plus grands (Hugo, Dumas, Balzac), Nodier a ouvert la voie à Nerval et à Rimbaud, comme aux surréalistes.
Elle paraît sans âge, la vieille mendiante que les écoliers de Granville surnomment la Fée aux miettes! Elle s'attache plus particulièrement à l'un d'entre eux, Michel, bientôt devenu compagnon charpentier. S'il croit honorer les commandes du roi Salomon construisant le palais de la reine de Sabat, pour quelles raisons se garde-t-elle de le détromper ? Et pourquoi, veillant sur lui depuis son enfance, l'engage-t-elle dans des aventures aussi " singulières que périlleuses ", dans lesquelles il risque la vie, sinon la raison ? Pour l'éprouver, savoir s'il mérite qu'elle se révèle enfin à lui sous sa véritable et merveilleuse identité ~ Dans le jardin de la " maison des lunatiques ", où Michel recherche fébrilement la mandragore qui doit préserver la Fée d'un destin fatal, il raconte son étonnante histoire à un visiteur qui n'en perd pas un mot: Nodier en personne.
" Sous les aspects d'un conte, Nodier donne en fait à lire un véritable roman de formation, mais aussi initiatique, introduisant aux valeurs de la spiritualité la plus haute qui ne sont pas celles de l'esprit mais celles du cœur. La Fée aux miettes fait ainsi partie de ces livres rares, envoûtants, dont tout le charme tient à ce qu'aucune lecture ne saurait en épuiser la signification. " (Jean-Luc Moreau)
Mon ressenti
La fée aux miettes est un livre à tiroirs avec une multitude d’interprétations possibles tant le livre est riche et parce que son auteur propose de nombreuses métaphores intéressantes.
Le livre a traversé les siècles et a toujours sa place dans nos bibliothèques. Il mêle les genres : conte, aventure, voyage, légende, roman initiatique, roman compagnonnique, roman sur l’enfermement et la folie …
Le narrateur raconte sa rencontre avec Michel (héros du livre) qui lui raconte son histoire et notamment sa rencontre avec la fée aux miettes.
Michel est un enfant élevé par son oncle en Normandie. Il devient au cours d’un long apprentissage charpentier dans l’attente de son père marin et négociant. Depuis qu’il est tout petit, il croise et recroise la fée aux miettes, mendiante à la porte de l’église avec qui il va tisser un lien tout au long de son grandissement jusqu’à l’épouser… Au fil, des temps, Michel lui offrira à plusieurs reprises ses économies pour lui permettre de rejoindre sa ville natale Greenock.
La fée aux miettes est une vieille femme fripée et affublée de deux longues canines dépassant de sa bouche qui lui fait des prédictions mystérieuses sur un devenir. Ouvrier reconnu Michel va vivre une succession de (més)aventures extraordinaires, d'un naufrage imprévisible aux larges des côtes de l'Angleterre, à la noce d'une troupe de chiens-notables de l'île de Man, en passant par un combat contre des assaillants nocturnes à têtes d'animaux ; découvrit en la Fée aux miettes ni plus ni moins Belkiss, celle qui fut autrefois l'épouse si majestueuse du roi Salomon ; et finalement partit sur les traces de la mandragore qui chante et dont il n’existe qu’un exemplaire au monde, ultime épreuve avant l'accession au bonheur définitif.
Alors, la question de la folie est-elle au centre des préoccupations de cet auteur du 19ème siècle. Curieusement, à aucun moment dans ma lecture, la folie n’est venue à mon esprit, c’est en lisant la postface de Frédérick Tristan que cette possibilité apparait. Oui, cela amène d’autres possibles explications à l’histoire de Michel mais ce n’est pas ma préférée… Pour moi, c’est un roman qui fait la part belle à l’imaginaire, à la rencontre, au don de soi, à la différence et à l’épanouissement de soi au travers des allégories choisies par l’auteur.
Une autre idée du livre : le narrateur est du côté de la science, du savoir… mais en l’écoutant, je n’ai ressenti aucune empathie particulière avec lui, alors que d’entrée le discours de Michel passe tout seul du fait de la fantaisie, de l’imagination, de la simplicité des propos…. Charles Nodier sous-tend l’idée que le fossé peut être grand entre le monde de ceux qui ont une instruction et ceux qui n’en ont pas, comment trouver des ponts pour que ces deux mondes coexistent et s’apportent mutuellement.
Un roman magique, romantique et poétique à découvrir