Titre : La filière d'Arradon.
Auteur : Chaix d'Est-Ange.
Editeur : Alain Bargain.
Nombre de pages : 208.
Présentation de l’éditeur :
Le lieutenant Alban, de la Brigade criminelle de Vannes, n’est pas gâté. Son supérieur, le divisionnaire Cazaubon, vient de partir pour le Japon, lui laissant sur les bras différentes vilaines affaires.
C’est le moment choisi par Marie Lafiite pour demander de l’aide ; un clochard lui a remis un sac plein de drigue au port de Saint-Goustan, alors qu’elle promenait le chien de ses amis Vogelweith, des médecins luxembourgeois installés à Auray.
Petit à petit, toute la brigade s’investit dans l’enquête, qui conduit à Vannes, Auray et Arradon, où l’on assomme à tour de bras dans de grandes propriétés isolées, et jusqu’à Luxembourg où habite le sulfureux docteur Hatzfeld.
Mon avis:
Certains y verront peut-être un point négatif, mais j’ai vraiment trouvé ce roman plaisant à lire, grâce à des personnages haut en couleurs. Prenez le lieutenant Alban, qui supplée son supérieur, parti faire un stage pile poil au bon moment, c’est à dire au moment où les enquêtes qu’ils ont sur les bras se complexifient. Il aurait vraiment aimé un peu plus de calme pour mener à bien sa vie privée légèrement mouvementée, ou, du moins, plus de sérénité pour résoudre toutes les affaires qu’il a sur les bras. En effet, contrairement à certains romans – et aux séries télévisées auxquelles il est fait référence – Alban a plusieurs enquêtes en cours et ne peut se permettre de s’égarer dans des digressions inutiles.
Avec Marie Lafitte, il va être servi ! L’histoire qu’elle leur livre est tellement biscornue que c’est un coup à douter de sa santé mentale – ce dont le policier ne se prive pas, d’ailleurs. Si encore elle se contentait de narrer ses aventures, même pas ! Il faut qu’elle poursuivre ses investigations, qu’elle suive ses intuitions de son côté – et elle a même trouvé un policier (non, pas Alban) tout prêt à la suivre dans ses aventures. Un coup à devenir dingue pour de bon – mais au moins, ce n’est pas le lieutenant qui se les prend, les coups. Marie compense sa petite taille et sa minceur par sa capacité à occuper le terrain, et pas qu’un peu.
Dans cette petite ville paisible de Bretagne, il se passe des choses fort peu légales – et sans doute parce que nous sommes dans un petit coin bien tranquille, elles peuvent se faire presque en toute discrétion. La drogue, la violence, la capacité à abuser de personnes vulnérables n’est pas l’apanage des grandes villes.
La filière d’Arradon est un roman qui vaut surtout pour la galerie de personnages savoureux que l’on rencontre, pour leurs aventures assez rocambolesques plus que pour l’intrigue policière en elle-même. Mais après tout, pourquoi pas ? Qui a dit que les polars devaient être dénués d’humour ?