Merci Peyrelong pour ton avis.
Voici le mien pour le tome 2
Remède de Cheval.
Edition Albin Michel - 326 pages.
Mon résumé :Agatha Raisin, dans la Quiche fatale, a résolu un meurtre. Jeune retraitée, elle est bien installée dans son cottage de Carsely, charmant village des Costwold, avec son chat. Cerise sur le pudding : un charmant vétérinaire vient de s’installer. Enfin, charmant… Agatha déchante vite. Le vétérinaire encore plus : il meurt accidentellement d’une injection de tranquillisant en soignant un cheval rétif. Agatha ne croit pas à l’accident et mène l’enquête.
Mon avis :Etant quelqu’un de parfaitement logique, j’ai commencé par lire le tome 2. D’ailleurs, j’avais lu le tome 18 en VO, alors….
Non, Agatha ne s’ennuie pas, pas du tout : elle songe simplement à retourner à Londres et à remonter une nouvelle affaire avec un ancien concurrent, c’est dire à quel point elle juge sa vie passionnante à Carsely. Il faut dire que James Lacey, l’homme qu’elle aime et qu’elle tente de séduire, la fuit avec une énergie folle – et cette fuite est bien à prendre au sens propre du terme. Bref, l’arrivée du beau vétérinaire quadragénaire lui remet du baume au coeur, pour fort peu de temps : autant il est des vétérinaires fort compétents qui font fuir les clients parce qu’ils sont directs et s’occupent des animaux avant de leurs propriétaires, autant lui s’intéresse fort à l’aspect pécunier, et pas du tout aux animaux – le genre de personne qui a dû faire ce métier par accident. Il aimerait les chevaux et les bovins, soit – je n’ai pas l’impression que les éleveurs et les propriétaires de chevaux soient si ravis que cela de ses soins. Sa mort ne bouleverser que la pincée d’admiratrices qu’il laisse derrière lui, et un bon nombre de personnes prêts à dire : bon débarras. Puis, les accidents, cela arrive, et ce n’est pas le premier de ce genre.
Pourquoi Agatha enquête-elle donc ? Mais parce que James en a eu l’idée et que c’est le seul moyen pour se rapprocher de lui. Est-ce que cela fonctionne ? Cela dépend des points de vue. Leur enquête, en tout cas, promet son lot de révélations – et la police de leur répéter de laisser les professionnels enquêter, merci beaucoup.
Les enquêtes d’Agatha ont un double intérêt. Le premier tient en la personnalité de la quinquagénaire, un peu fâchée avec les règlements (elle emmène son chat avec elle à Londres, même si l’appartement qu’elle loue pour quinze jours est interdit aux animaux), très proche de la boisson pour se remonter le moral, et pas du tout apte à utiliser son tact naturel (elle en est dépourvue) ou un langage châtié pour parvenir à ses fins. Mais si elle aime quelqu’un, comme la femme du pasteur, elle tiendra toujours ses promesses. Et se préoccupe fort du bien-être de son chat, bientôt rejoint par un autre chat en détresse. Bref, Agatha est un personnage touchant, dont les émois font davantage penser à ceux d’une jeune fille de bonne famille qu’à une quinquagénaire qui a mené une brillante carrière de front.
Le second tient à la vie de ce petit village anglais bien tranquille, comme il en est tant dans les romans policiers anglais. Seulement… le temps a passé depuis les romans d’Agatha Christie, Londres n’est pas si loin, en train ou en voiture, et ceux qui viennent s’installer dans ces petits villages le font parfois pour des motifs très variés. Dans un cadre champêtre, la misère sociale se voit peut-être moins, elle existe pourtant, et certains, pour s’en sortir, optent pour des solutions parfois hautement originales.
Remède de cheval est un roman à conseiller à tous ceux qu’une héroïne franche et direct ne rebute pas !