LA VIE DEVANT SOI
Roman édité chez Folio en mars 1982
288 pages
Résumé
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que « ça ne pardonne pas » et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son « trou juif », elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Mon ressenti
Momo est un adolescent de 14 ans mais dont sa mère d’adoption lui a dit qu’il en avait 10 ! Momo est le narrateur de cette histoire. C’est lui qui fait entrer le lecteur et l’initie à son monde. Mme Rosa est une ancienne prostituée juive, qui a connu Auschwitz (qui se défendait avec son cul comme dirait Momo) et qui à Paris ouvre une pension « sans » famille pour des gosses « nés de travers », comprenez par là sans famille ou de mères qui ne peuvent pas s’occuper de leur rejeton du fait de leur métier. C’est une pension clandestine qui protègent les enfants de l’assistance publique ou de représailles pour faire pression sur les mères.
Momo connait tout le monde et lui contrairement aux autres est là depuis bien longtemps, oublié des siens. C’est donc Mme Rosa qui est sa mère. Il n’en a pas deux mais une seule, une vraie, l’unique Mme Rosa. Avec son franc parlé et son ouverture sur le monde le jeune homme en devenir nous livre ses réflexions et sa vision du monde.
Mme Rosa est malade et pour ne pas être enfermée dans un hôpital ou faire en sorte que l’extérieur s’approche trop près de ce qu’elle fait, elle a décidé de rester chez elle. Elle ne peut plus monter les étages, c’est Momo qui fait. C’est lui qui prendra soin d’elle jusqu’au bout.
J’ai eu du mal à entrer dans le livre au début car l’auteur ayant donné la parole à Momo, ce dernier s’embrouille avec des termes français trop savants pour lui qu’il utilise à sa façon. Puis petit à petit, il fait grandir la voix de Momo. Momo mûrit et laisse sa peau de petit garçon pour devenir le jeune homme. C’est une belle prouesse que ce changement d’expression dans les dires. Il fait partager un monde certes en lien avec la misère mais où la solidarité, la gaieté sont de mise pour teinter la vie de paillettes, elle qui n’épargne personne.
C’est un livre empreint de tendresse, de rudesse, où chacun fait le point sur « sa vie devant soi », un passage de relais entre un enfant en devenir d’être un homme et une femme qui s’éteint. L’un comme l’autre se sont préparés à cette séparation inéluctable.
A découvrir
Roman édité chez Folio en mars 1982
288 pages
Résumé
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que « ça ne pardonne pas » et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son « trou juif », elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Mon ressenti
Momo est un adolescent de 14 ans mais dont sa mère d’adoption lui a dit qu’il en avait 10 ! Momo est le narrateur de cette histoire. C’est lui qui fait entrer le lecteur et l’initie à son monde. Mme Rosa est une ancienne prostituée juive, qui a connu Auschwitz (qui se défendait avec son cul comme dirait Momo) et qui à Paris ouvre une pension « sans » famille pour des gosses « nés de travers », comprenez par là sans famille ou de mères qui ne peuvent pas s’occuper de leur rejeton du fait de leur métier. C’est une pension clandestine qui protègent les enfants de l’assistance publique ou de représailles pour faire pression sur les mères.
Momo connait tout le monde et lui contrairement aux autres est là depuis bien longtemps, oublié des siens. C’est donc Mme Rosa qui est sa mère. Il n’en a pas deux mais une seule, une vraie, l’unique Mme Rosa. Avec son franc parlé et son ouverture sur le monde le jeune homme en devenir nous livre ses réflexions et sa vision du monde.
Mme Rosa est malade et pour ne pas être enfermée dans un hôpital ou faire en sorte que l’extérieur s’approche trop près de ce qu’elle fait, elle a décidé de rester chez elle. Elle ne peut plus monter les étages, c’est Momo qui fait. C’est lui qui prendra soin d’elle jusqu’au bout.
J’ai eu du mal à entrer dans le livre au début car l’auteur ayant donné la parole à Momo, ce dernier s’embrouille avec des termes français trop savants pour lui qu’il utilise à sa façon. Puis petit à petit, il fait grandir la voix de Momo. Momo mûrit et laisse sa peau de petit garçon pour devenir le jeune homme. C’est une belle prouesse que ce changement d’expression dans les dires. Il fait partager un monde certes en lien avec la misère mais où la solidarité, la gaieté sont de mise pour teinter la vie de paillettes, elle qui n’épargne personne.
C’est un livre empreint de tendresse, de rudesse, où chacun fait le point sur « sa vie devant soi », un passage de relais entre un enfant en devenir d’être un homme et une femme qui s’éteint. L’un comme l’autre se sont préparés à cette séparation inéluctable.
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