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2 participants

    STROUT, Elizabeth

    Nina
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    Message  Nina Mar 29 Aoû 2017 - 23:56

    STROUT, Elizabeth Cvt_je10

    Je m'appelle Lucy Barton
    Edition Fayard - 208 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Hospitalisée à la suite d’une opération, Lucy Barton reçoit la visite impromptue de sa mère avec laquelle elle avait perdu tout contact. Tandis que celle-ci se perd en commérages, convoquant les fantômes du passé, Lucy se trouve plongée dans les souvenirs de son enfance dans une petite ville de l’Illinois – la pauvreté extrême, honteuse, la rudesse de son père, et pour finir son départ pour New York, qui l’a définitivement isolée des siens. Peu à peu, Lucy est amenée à évoquer son propre mariage, ses deux filles, et ses débuts de romancière dans le New York des années 1980. Une vie entière se déploie à travers son récit lucide et pétri d’humanité, tout en éclairant la relation entre une mère et sa fille faite d’incompréhension, d’incommunicabilité, mais aussi d’une entente muette et profonde. Publié aux États-Unis en janvier 2016, Je m’appelle Lucy Barton s’est rapidement hissé en tête des ventes et a été salué comme un chef-d’oeuvre par la critique littéraire.

    Mon avis :

    Il est pour moi toujours plus difficile de rédiger un avis pour un livre dont j’ai apprécié la lecture que pour un livre que j’ai moins aimé.
    Ce que j’ai préféré dans ce livre ? Sa simplicité, la limpidité de son écriture. L’action a beau se resserrer sur les jours que la mère de Lucy passera à l’hôpital au chevet de sa fille, ils offrent une ouverture sur le passé, l’enfance de Lucy, ses études, son histoire d’amour avec son mari, et le futur. En dépit de ces bouleversements chronologiques, le récit n’est pas du tout difficile à suivre, tant il est facile de se laisser guider par la voix de Lucy.
    Ce que ce livre nous permet de découvrir est l’extrême pauvreté des « oubliés » américains, ceux dont personne ne parle, que personne ne voit, pauvreté matérielle, pauvreté culturelle aussi. Lucy montre la volonté, l’énergie qu’il lui a fallu pour s’en sortir, la manière dont elle a pu se fondre dans le New York des années 70-80, où les étudiants, d’une certaine manière, singeaient la pauvreté sans l’avoir vécue.
    Autre contraste, avec les premiers pas de Lucy dans la création littéraire, sa rencontre avec une écrivain et la fragilité, la difficulté de l’écriture, comme une mise en abîme de Lucy. Ecrire ne va pas de soi, être une écrivain reconnue non plus.
    Il est aussi question des relations mère/fille, qui sont tout sauf traditionnelles. Lucy et sa mère, à l’hôpital, sont réunies dans un lieu neutre et le plus important entre elles, finalement, sera ce qu’elles ne se seront pas dits plutôt que ce qu’elles auront échangé. Seules interruptions, les visites quotidiennes du médecin, homme serein et résolument tourné vers l’avenir de la jeune femme.
    Je m’appelle Lucy Barton est un livre sur les ruptures, les fossés qui se creusent au coeur d’une famille, mais aussi sur les liens qui perdurent malgré tout. Il est aussi un livre sur l’écriture et la transmission. Et si ce livre n’est pas tout à fait un coup de coeur, il est du moins ce qui s’en approche le plus parmi les livres que j’ai lus de cette rentrée littéraire 2017.
    Pinky
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    Message  Pinky Mer 30 Aoû 2017 - 8:38

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Jeu 31 Aoû 2017 - 1:20

    Merci Pinky pour ta visite.
    Nina
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    Message  Nina Mar 6 Nov 2018 - 21:23

    STROUT, Elizabeth Couv7110
    édition Fayard – 296 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    La petite ville d’Amgash, dans l’Illinois, est en émoi. Lucy Barton, fille de la ville devenue écrivain à succès, exilée à New York depuis de longues années, vient de publier un livre sur sa jeunesse. Le récit de son enfance, pauvre et solitaire, provoque chez les gens d’Amgash des réminiscences, des questions et des révélations. Un jour, Lucy Barton en personne fait irruption à Amgash après dix-sept ans d’absence. Les retrouvailles de Lucy avec les siens sont l’occasion d’instants âpres, mais beaux – comme si la douleur de la fuite et la rancœur s’étaient dissipées en un instant.

    Mon avis :


    J’ai souhaité lire ce livre parce que j’avais beaucoup aimé Je m’appelle Lucy Barton et que ce livre apparaît comme son prolongement. Nous ne retrouvons pas Lucy tout de suite, non, nous la retrouvons des années après, alors qu’elle est une écrivain reconnue, qu’elle donne des conférences, et que ses livres ont un retentissement jusque dans la petite ville de l’Illinois où elle a grandi.
    Autant Je m’appelle Lucy Barton était un roman avec une seule narratrice, qui nous emportait dans son passé et se confrontait avec sa mère, autant Tout est possible est un roman polyphonique qui nous raconte la vie de ceux qui ont côtoyé Lucy et la famille Barton, qui nous raconte comment ils ont construit leur vie – ou pas.
    Paradoxe : les Barton, en dépit de ce qu’ils ont vécu, sont restés ensemble, mari et femme, en dépit de tout ce qui était vécu au quotidien au sein de cette famille de laissés pour compte du rêve américain. Pete vit, plus ou moins bien, dans sa vie natale, Vicky, qui n’a rien oublié de ce qu’elle a vécu, travaille, a une fille, a bon espoir que celle-ci s’en sorte – et parte, comme Lucy avant elle. Ce qu’ils ont vécu étant enfant s’inscrit dans leur chair, dans leur psychisme, dans leur difficulté aussi à avoir des relations sociales.
    Partir ? D’autres l’ont fait, volontairement ou pas. Je pense à Charlie, qui a fait « la guerre », celle dont les jeunes ne connaissent même plus l’existence. D’autres, des femmes essentiellement, ont fait le choix de quitter leur mari, que leurs filles soient grandes ou pas – les sorories sont plus nombreuses que les fratries.
    Les points de vue se suivent dans chacun des chapitres, que l’on peut presque lire comme autant de nouvelles, cependant l’action progresse d’un chapitre à l’autre, comme le temps qui passe. Ils nous permettent de voir, de revoir les personnes que nous avons déjà entendues, de découvrir leur proche, en une vie qui est bien différente de celles que l’un des narrateurs nous a décrite. Chacun s’approprie sa vie comme il veut.
    Au coeur du livre, ce qui est habituellement caché, à savoir la sexualité. Les couples sont seuls au monde, ou oublient qu’ils ne le sont pas. Ce n’est pas l’impudeur d’un couple qui vit pleinement son amour, c’est le fait d’imposer aux autres sa sexualité. Pourquoi ? Pour prouver qu’on est (encore) capable d’en avoir une, en une démonstration de supériorité, pour choquer l’autre, le soumettre, parce qu’il est vu comme une chose docile et incolore ? Plus encore que la sexualité, c’est le rapport aux corps des autres qui détonnent, corps que l’on n’ose pas toucher, même en un contact affectueux (Pete et Lucy), corps que l’on ne touche plus, même pour un geste de tendresse (Mary Mumford et son premier mari), corps jugé trop gros, trop maigre, corps que l’on vêtit selon des codes que l’on ne maîtrise pas, corps qui est proche de nous et que l’on désire.
    En fond narratif, se tient l’enfance, à laquelle on revient toujours, et le fait d’avoir été pas assez ou mal aimé – quand il ne s’agit pas de maltraitance pure et simple comme dans le cas des Barton. Les Jolies Nicely ne se remettent pas forcément du fait que leur mère ne les a pas assez aimés pour rester quand même avec leur père. Que ne ferait-on pas, après, par crainte de l’abandon ? Angelina Mumford est déchirée entre son amour pour son mari et celui qu’elle porte à sa mère. Patty choisit celui qu’elle va aimer, ou du moins soutenir dans les moments difficiles.
    Il arrive que le corps se venge aussi – ce n’est pas un hasard si Mary Mumford, avant de quitter son mari, a eu deux alertes sérieuses qu’elle n’a pas vu venir. Le corps peut aussi céder, en un trop plein de fatigue, un trop plein de tout, et de tendresse aussi éprouvé pour ses proches. Je serai bien rester encore un peu plus longtemps avec les habitants d’Amgash, mais la fin, qui m’a semblé pleine d’espoir parce que pleine d’une certaine solidarité, est une conclusion assez optimiste à ce roman.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Mer 7 Nov 2018 - 11:37

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Mer 7 Nov 2018 - 12:24

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Mar 3 Jan 2023 - 23:46

    STROUT, Elizabeth Cover342

    Oh, William !
    édition Fayard – 260 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Pour Lucy Barton, le coeur de William, son ex-mari, a toujours été un mystère. Pourtant, malgré les années, ils sont restés intimement liés. Lucy n’est donc pas étonnée lorsque William lui demande de l’accompagner pour enquêter sur un secret de famille. En route vers le Maine, les anciens amants évoquent leurs souvenirs et dressent le bilan d’une existence partagée, de l’université jusqu’à la vie avec de nouveaux conjoints, en passant par la naissance de leurs filles. Elizabeth Strout dépeint de sa plume exquise les peurs et les incertitudes, les joies simples et les gestes tendres de ses personnages. Oh, William ! signe le retour de son héroïne fétiche, Lucy Barton, pour une méditation magistrale sur la famille.

    Mon avis :


    Il est des choses qu’il est difficile d’expliquer. J’aime écouter la voix de Lucie Barton, j’ai aimé l’écouter dès que j’ai lu Je m’appelle Lucy Barton et après Tout est possible. J’aime cette voix. J’aime ce qu’elle nous raconte, en confidence. J’ai lu quasiment d’une traite ce livre, tant j’ai aimé écouter cette voix, que j’ai l’impression d’entendre encore en écrivant cet avis.

    Lucie avait enfin trouvé la sérénité auprès de son second mari, une sérénité qu’elle n’avait pas auprès de William, son premier mari, avec lequel elle a eu deux filles. Aujourd’hui, Lucie a 64 ans, elle est veuve de son second mari. Elle est restée proche de William, son premier mari. Elle raconte leur vie, le présent, mais aussi le passé. Elle essaie de comprendre pourquoi leur vie de couple s’est déroulée ainsi, sous la bienveillante domination de sa belle-mère. Lucy, nous lecteurs qui suivons ses récits, savons à quel point elle a souffert dans son enfance, dans son adolescence, comment, contrairement à son frère, elle a eu la chance de s’extirper de cette violente absence d’amour – et pire encore.

    Sereine, Lucy l’est encore, y compris quand la vie de William s’écroule, à la suite de deux événements qui n’ont aucun lien l’un envers l’autre. Ils sont encore tous les deux tellement liés que, quand il part à la recherche du passé de sa mère, de tout ce qu’elle lui avait caché. J’ai eu l’impression que l’on tendait un miroir à Lucy, lui montrant d’autres enfances bouleversées que la sienne.

    En lisant ces livres, j’ai eu aussi l’impression que le destin de Lucy lui permettait de parcourir les Etats-Unis. L’Illinois, où elle est née et a grandi. New York, où elle a étudié, s’est mariée, est devenue autrice. Le Maine, d’où est originaire la mère de William. L’intertextualité est importante dans ce qui est pour l’instant une trilogie, puisque Lucy écrit son histoire, que nous connaissons en lisant nous-mêmes les livres dont elle est l’héroïne, et que d’autres personnes lisent ces livres, et apportent des informations complémentaires sur ce récit autobiographique.
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    Message  Pinky Mer 4 Jan 2023 - 12:14

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
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    Message  Nina Mer 4 Jan 2023 - 22:46

    Merci Pinky pour ta visite.

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