Au service secret de Marie-Antoinette, tome 6 : Le coiffeur frise toujours deux fois
éditions de la Martinière - 384 pages
Présentation de l’éditeur :
À la Cour, le ministre des Finances Necker est au bord du burn-out depuis que son ami Champsecret, un riche banquier protestant, a été assassiné. Quelle aubaine pour Marie-Antoinette ! Enceinte et sous le charme de sa nouvelle amie, Gabrielle de Polignac, elle se désole de ne pouvoir dépenser à sa guise. Ni une ni deux, elle scelle un pacte avec le grand argentier de la couronne : en échange de son aide pour arrêter le meurtrier, il fermera les yeux sur ses dépenses faramineuses. Rose et Léonard commencent à enquêter, mais l’affaire n’est pas simple : un vol qui aurait mal tourné ? Un héritage convoité ? Les rumeurs vont bon train. Seuls indices : un oiseau noir à bec jaune mal poli et des sous-vêtements féminins… Entre chantage, luttes d’influences et crêpages de chignons, les intrépides détectives amateurs de Sa Majesté ne sont pas au bout de leurs peines.
Mon avis :
Si je devais mettre une étiquette à ce roman qui parle d’une reine qui a beaucoup souffert à cause de l’Etiquette, je dirai « roman historique policier humoristique ». Les enquêteurs ? Ce sont Rose et Léonard. Rose est la modiste de la reine, celle qui crée les tendances, celle qui doit aussi, à la ville, veiller à être toujours payée pour les vêtements qui ont été confectionnés dans son atelier. Vaste tâche. Léonard est le coiffeur de la reine. Il a deux frères, qui travaillent avec lui. Il est également marié, il n’hésite pas à le répéter, et à répéter qu’il ne veut surtout pas voir/être vu avec sa femme – que personne ne connait, en fait. Ce sont eux qui enquêtent, pour le compte de la reine, et ils mettent autant d’entrain à se chamailler/déchirer/disputer qu’à tenter de résoudre l’enquête qui leur est confiée.
L’heure est en effet grave : un banquier a été assassiné. Un protestant. Or Necker, qui tient les cordons de la bourse du royaume, est protestant, et tient à ce que toute la lumière soit faite sur ce décès. Sinon ? Sinon, il ne desserrera pas les cordons de la bourse, et la reine Marie-Antoinette devra renoncer à ces futurs achats, notamment à ses projets à Trianon. C’est pour cette raison que Rose et Léonard devront enquêter. La reine ne peut pas tout faire ! Elle attend son premier enfant, et le roi ne peut rien lui refuser, tout comme elle ne peut rien refuser à Gabrielle de Polignac, sa nouvelle meilleure amie, qui a supplanté dans le coeur de la reine la douce mais terne princesse de Lamballe.
Je n’anticiperai pas, non sur l’histoire mais sur le fait que les jeunes années de la reine sont trop souvent oubliées, traitées rapidement dans beaucoup de ses biographie. Oui, ce n’en est pas une ici, cependant, j’ai trouvé le roman très bien documenté, sans que jamais cela ne soit lourd, ou ne gène la progression du récit. La reine vit sa vie, s’entoure de jeunes gens, de jeunes femmes, et se rend à peine compte, tant elle est occupée à s’amuser et à garder sa meilleure amie près d’elle qu’elle se crée des inimitiés durables à la cour. Elle est heureuse, cela lui suffit.
Et Rose et Léonard ? Ils enquêtent, vous dis-je, ils n’ont pas le choix ! Ils découvrent ainsi que la vie de cet austère banquier était bien plus mouvementée qu’il n’y paraissait. Les apparences sont trompeuses ! Il leur faut vraiment être très attentifs à tout ce qui les entoure, à tout ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent, même si ce n’est pas toujours agréables. Les banquiers sont, de plus, très procéduriers, très attachés à remplir des papiers en tout genre, voire à tenter de les faire disparaître, si nécessaires. Rose et Léonard n’en auront que plus de mérites à démêler le vrai du faux.
Le coiffeur frise toujours deux fois ? Une enquête historique très plaisante à lire.