Alpha et Oméga, tome 2 : terrain de chasse.
Edition Milady - 354 pages.
Présentation de l’éditeur :Unie au loup-garou Charles Cornick, le fils et exécuteur du chef des loups garous du nord-américains, Anna Latham est à présent au courant du danger représenté par un loup garou, plus particulièrement lorsqu’un d’entre eux s’oppose à Charles et laisse son père terrassé. La réputation de Charles fait de lui le principal suspect. La pénalité pour ce crime est l’exécution. Dès lors, Anna et Charles doivent combiner leurs talents pour chasser le tueur ou ce sera Charles qui chutera…
Mon avis :
J’ai eu envie, pour chroniquer ce livre, de prendre un autre angle que la traditionnelle exploration du loup garou et du vampire dans la littérature bit-lit, mais plutôt de parler du couple formé par Charles et par Anna, et des rapports qui se sont instaurés entre eux.
Anna est une louve-garou parce qu’elle a été métamorphosée par un loup complètement fou, trois ans plus tôt. Elle n’a pas choisi son destin, comme elle n’a pas choisi d’être pratiquement réduite en esclavage par la meute à laquelle elle appartenait – contre son gré. Dans d’autres séries mettant en scène des lycanthropes, il est présenté comme normal que la louve, du moins, celle qui est au plus bas de l’échelle, soit soumise aux caprices des autres loups, ou bien qu’elle cède à des pulsions irrépressibles et saute sur le moindre loup qui bouge. Rien de tout cela ici : toute relation doit être consentie et les loups semblent plutôt monogames.
Charles a sauvé Anna. Vous allez me dire : encore un cliché, la demoiselle en détresse n’a pu se sortir toute seule de la situation problématique où elle s’était trouvée bien malgré elle. Certes. Pourtant, dans la vie de tous les jours, nul n’en voudra à une personne kidnappée de n’avoir pu se libérer elle-même et d’avoir été secourue par la police, ni à une personne prisonnière des flammes d’avoir été sauvée par les pompiers.
Reste à savoir comment évoluent les relations entre Charles et Anna (oui, je reviens à mon point de départ). Anna est la compagne de Charles, parce qu’elle le veut bien, non parce qu’elle y est forcée. Elle a du mal à se remettre de ce qu’elle a vécu, à faire confiance à nouveau. Et oui, contrairement à d’autres héroïnes, elle se reconstruit peu à peu, elle n’est pas guérie du jour au lendemain de ce qu’elle a enduré. Charles l’aide de son mieux, et son but est louable : non rester son protecteur à vie, mais être celui qui lui permettra d’être à nouveau indépendante. Ils sont sur le bon chemin. Comme le dit Anna : Omega ne veut pas dire paillasson. Cela ne voulait pas dire faible.
Revenons maintenant à l’intrigue principale, un autre topo bien connue de ces séries : la révélations de l’existence des loups-garous aux yeux du monde. Ce n’est rien de dire que cela ne plait pas à tout le monde, c’est même le contraire, l’alpha français (ils sont vraiment casse-pieds, ces français, pour ne pas dire casse-pattes) ne voit pas cela d’un bon oeil. Il n’est pas n’importe qui, il est la Bête – vous savez, celle qui a sévi dans le Gévaudan, avant de se faire très discrète. Elle n’a pas l’intention qu’on l’empêcher de continuer à tuer tranquillement et discrètement. L’Alpha anglais, lui, est plus modéré. Il faut dire qu’il se prend pour le roi Arthur, il a donc d’autres loups à fouetter.
Et oui, ce second tome joue avec des mythes, en toute connaissance de cause, distinguant même plusieurs versions, et se gardant bien de trancher. Les faes, ici, ne sont pas vraiment pétries de gentillesses, comme il est de tradition dans la bit-lit. Mais, après tout, sont-elles si gentilles que cela, les fées, dans les contes ? Je pense à la marraine de Cendrillon, qui a bien tardé avant de la secourir, ou aux fées, du conte éponymes, qui ne laissent aucune chance de rédemption à la sœur aînée, Fanchon. Autant se débarrasser des apparences, et viser à l’essentiel.
Combat, trahison, retournement de situation, péril, Charles et Anna ont fort à faire dans ce second tome, pour lutter, pour se préserver, pour se secourir. Anna n’est ni une faible femme, ni une faible louve. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas compris. J’ai déjà commencé le tome 3.