merci Nina pour cette présentation
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CHRISTIE, Agatha
Nina- ML
- Message n°478
Re: CHRISTIE, Agatha
Mort sur le Nil.
Mon avis :
Ce n’est pas une lecture, ni même une relecture, j’ai lu ce livre tellement de fois que je renonce à compter. En revanche, la dernière fois que je l’ai chroniqué, c’était en 2013. A cette occasion, j’avais mis l’accent sur Linnet Ridgeway et, forcément, Hercule Poirot. Cette fois-ci, après lecture de cette nouvelle traduction, je vais parler encore… d’Hercule Poirot.
Il s’ennuyait, et pourtant, il était un client choyé du restaurant, qui était ravi de le recevoir à sa table. Il décide, pour se désennuyer, de partir en croisière en Egypte. Il y fera des rencontres, et un meurtre, puis un deuxième, puis un troisième seront commis. Un meurtre, et plusieurs tentatives de meurtres.
Le plan était pourtant parfait, c’était sans compter Hercule Poirot, dont l’immense confiance en soi n’est plus à prouver. Je préfère dire ceci que l’immense orgueil – après tout, Hercule Poirot a parfaitement raison puisqu’il a résolu l’affaire. Hercule Poirot, pourtant, avait averti – sans succès. « Vous n’êtes pas très réconfortant », lui dit-on. Ce n’a jamais été son rôle. D’ailleurs, quel est celui d’un détective quand aucun crime n’a encore été commis ?
« Elle venait de perdre une bague avec un rubis en se baignant, et elle n’arrêtait pas de se lamenter que vous ne fussiez pas là pour la lui retrouver.
– Diable : Je ne suis pas scaphandrier ! »
Hercule avait pressenti la tragédie à venir. Oui, l’on peut trop aimer, oui l’on peut aimer quelqu’un qui ne mérite pas un tel amour. – « J’ai peur, répéta-t-il simplement. Oui, moi, Hercule Poirot, j’ai peur ».
Mort sur le Nil, c’est une histoire d’hommes et de femmes, c’est une histoire de parents et d’enfants. Tim Allerton loue les qualités de sa mère, et elle n’en manque pas, elle est l’une des personnes les plus sincères de ce récit, et trouve enfin quelqu’un auprès de qui parler pleinement – Hercule Poirot. La jeune Rosalie Otterbourne est devenue presque une garde malade pour la sienne, romanicière qui ne parvient plus à écrire. Rosalie veille sans cesse à ce qu’elle ne retombe pas dans ce que l’on devine (l’alcool) même si ce n’est jamais réellement nommé : l’on en voit cependant les effets dans une scène dans laquelle la mère inverse les rôles et reproche bien des choses à sa fille. Rosalie jalouse profondément Linnet qui a tout et ne s’en rend pas compte. Tout ? Linnet et Jacqueline ont un point commun : elles sont seules au monde. L’une a l’argent, pas l’autre, et pourtant, cela ne rendra pas Linnet si heureuse que cela, tant elle est habituée à faire ses quatre volontés. Eut-elle vieillie, peut-être serait-elle devenue comme Mlle Van Schuyler, vieille femme acariâtre persécutant son entourage et ne s’intéressant qu’à l’aristocratie. Peut-être – ou pas : Linnet avait la tête sur les épaules pour tout ce qui concernait les affaires – tout en déléguant à ses hommes d’affaires. Mlle Van Schuyler qui persécute dame malade et parente pauvre, à savoir Cornélia, qui a passé sa vie à écouter les autres et à manquer cruellement de confiance en elle. Elle ne manque pourtant pas de qualités – la lucidité et le courage en sont indubitablement.
« – Mais, alors, comment le savez-vous ?
– Parce que je m’appelle Hercule Poirot et que je n’ai pas besoin qu’on me le raconte. »
Hercule Poirot qui, quand il le peut, fait tout pour le bonheur des autres, et s’il a échoué avec certains (je ne parle pas seulement du crime qui a eu lieu, je parle aussi du malheureux colonel Race, chapitre 28), il y parvient pour d’autres.
A lire et à relire – forcément.
Je laisse le mot de la fin à Hercule Poirot :
« J’avoue que j’aime avoir un public. Je suis vaniteux, vous savez. Gonflé d’orgueil. J’aime pouvoir dire : « Admirez l’intelligence d’Hercule Poirot ».
Mon avis :
Ce n’est pas une lecture, ni même une relecture, j’ai lu ce livre tellement de fois que je renonce à compter. En revanche, la dernière fois que je l’ai chroniqué, c’était en 2013. A cette occasion, j’avais mis l’accent sur Linnet Ridgeway et, forcément, Hercule Poirot. Cette fois-ci, après lecture de cette nouvelle traduction, je vais parler encore… d’Hercule Poirot.
Il s’ennuyait, et pourtant, il était un client choyé du restaurant, qui était ravi de le recevoir à sa table. Il décide, pour se désennuyer, de partir en croisière en Egypte. Il y fera des rencontres, et un meurtre, puis un deuxième, puis un troisième seront commis. Un meurtre, et plusieurs tentatives de meurtres.
Le plan était pourtant parfait, c’était sans compter Hercule Poirot, dont l’immense confiance en soi n’est plus à prouver. Je préfère dire ceci que l’immense orgueil – après tout, Hercule Poirot a parfaitement raison puisqu’il a résolu l’affaire. Hercule Poirot, pourtant, avait averti – sans succès. « Vous n’êtes pas très réconfortant », lui dit-on. Ce n’a jamais été son rôle. D’ailleurs, quel est celui d’un détective quand aucun crime n’a encore été commis ?
« Elle venait de perdre une bague avec un rubis en se baignant, et elle n’arrêtait pas de se lamenter que vous ne fussiez pas là pour la lui retrouver.
– Diable : Je ne suis pas scaphandrier ! »
Hercule avait pressenti la tragédie à venir. Oui, l’on peut trop aimer, oui l’on peut aimer quelqu’un qui ne mérite pas un tel amour. – « J’ai peur, répéta-t-il simplement. Oui, moi, Hercule Poirot, j’ai peur ».
Mort sur le Nil, c’est une histoire d’hommes et de femmes, c’est une histoire de parents et d’enfants. Tim Allerton loue les qualités de sa mère, et elle n’en manque pas, elle est l’une des personnes les plus sincères de ce récit, et trouve enfin quelqu’un auprès de qui parler pleinement – Hercule Poirot. La jeune Rosalie Otterbourne est devenue presque une garde malade pour la sienne, romanicière qui ne parvient plus à écrire. Rosalie veille sans cesse à ce qu’elle ne retombe pas dans ce que l’on devine (l’alcool) même si ce n’est jamais réellement nommé : l’on en voit cependant les effets dans une scène dans laquelle la mère inverse les rôles et reproche bien des choses à sa fille. Rosalie jalouse profondément Linnet qui a tout et ne s’en rend pas compte. Tout ? Linnet et Jacqueline ont un point commun : elles sont seules au monde. L’une a l’argent, pas l’autre, et pourtant, cela ne rendra pas Linnet si heureuse que cela, tant elle est habituée à faire ses quatre volontés. Eut-elle vieillie, peut-être serait-elle devenue comme Mlle Van Schuyler, vieille femme acariâtre persécutant son entourage et ne s’intéressant qu’à l’aristocratie. Peut-être – ou pas : Linnet avait la tête sur les épaules pour tout ce qui concernait les affaires – tout en déléguant à ses hommes d’affaires. Mlle Van Schuyler qui persécute dame malade et parente pauvre, à savoir Cornélia, qui a passé sa vie à écouter les autres et à manquer cruellement de confiance en elle. Elle ne manque pourtant pas de qualités – la lucidité et le courage en sont indubitablement.
« – Mais, alors, comment le savez-vous ?
– Parce que je m’appelle Hercule Poirot et que je n’ai pas besoin qu’on me le raconte. »
Hercule Poirot qui, quand il le peut, fait tout pour le bonheur des autres, et s’il a échoué avec certains (je ne parle pas seulement du crime qui a eu lieu, je parle aussi du malheureux colonel Race, chapitre 28), il y parvient pour d’autres.
A lire et à relire – forcément.
Je laisse le mot de la fin à Hercule Poirot :
« J’avoue que j’aime avoir un public. Je suis vaniteux, vous savez. Gonflé d’orgueil. J’aime pouvoir dire : « Admirez l’intelligence d’Hercule Poirot ».
Nina- ML
- Message n°479
Re: CHRISTIE, Agatha
Une poignée de seigle
Présentation de l'éditeur :
d'un homme après l'avoir empoisonné ? Pourquoi accrocher un cintre à vêtements dans le nez d'une jeune fille après l'avoir étranglée ? Que signifient ces indices saugrenus ? Sont-ils la signature du meurtrier ? Dans ce cas, il ne peut s'agir que d'un fou. D'un monstre. Un dangereux maniaque se promène en toute liberté à Yewtree Lodge. Un maniaque qui peut frapper de nouveau. Un maniaque que miss Marple est venue démasquer. Car ce qui peut paraître saugrenu à certains prend une signification à ses yeux. Miss Marple est une très vieille dame et elle a vu tant de choses...
Mon avis :
On ne le dira jamais assez, savoir préparer le thé est important. le roman s'ouvre sur la préparation du thé, le problème d'eau qu'il faut bien faire bouillir (et non frémir) pour que le thé soit réussi. Alors qu'on lui portait enfin sa tasse de thé, Rex Fortescue est empoisonné. Qu'il ait été assassiné est une chose, qu'on lui ait mis une poignée de seigle dans la poche en est une autre. Pour l'inspecteur Neele, chargé de l'enquête, la difficulté première n'est pas tant de trouver le coupable que de trouver quelqu'un qui pleure sincèrement Rex. Pas sa veuve, Adèle, sa seconde épouse, qui cache difficilement sa joie. Pas son fils aîné, Percival, rigide et guindé, ni Jennifer, sa belle-fille. Pas la soeur de sa défunte épouse, Effie, qui vit chez lui, telle une dame du temps jadis réfugiée dans la plus haute tour du château, qui regarde ce qui se passe, ne dit rien et n'en pense pas moins. Mais Elaine, sa fille, la seule à verser des larmes véritables, même si son père n'appréciait pas l'homme qu'elle voulait épouser.
Deux autres crimes sont commis, et, pour chacun, un détail insolite, choquant, est trouvé près de ou sur le cadavre. Un fou ? Ce serait trop facile, un fou diablement organisé. C'est alors qu'apparaît une vieille dame totalement insignifiante, Miss Marple, une vieille dame qui connait beaucoup de choses, y compris les comptines qu'on lui chantait étant enfant - un peu comme la première madame Fortescue, qui adorait les romans de chevalerie au point de prénommer ses fils Percival et Lancelot.
Lance. le fils prodigue. Il revient à Yewtree Lodge, lui qui vivait jusqu'alors au Kenya, au bras de sa femme Patricia dite Pat qu'il aime plus que tout. Elle est deux fois veuve, son premier mari est mort au champ d'honneur, le second s'est suicidé à cause de sa passion pour les champs de courses. Rencontrer sa belle-famille, dont la redoutable tante Effie, en pleine affaire criminelle n'est pas vraiment ce que l'on peut imaginer de mieux.
Miss Marple fera un véritable travail d'enquêtrice dans ce roman - qui pourrait en douter ? Jusqu'au dénouement, elle réunira des pièces à charge, afin que le coupable soit condamné. Une poignée de seigle pourrait presque s'appeler la défaite des femmes. Je pense aux deux victimes assassinées, Adèle et Gladys, une petite bonne qui avait été formée par Miss Marple et avait ensuite tenu à voler de ses propres ailes. Je pense aussi à Jennifer, la femme de Perceval, dont le destin peut sembler celui d'un conte de fée - la belle infirmière qui sauve son patient gravement malade et finit par l'épouser. Sauf que Percival a la tendresse du granit et que Jennifer s'ennuie énormément dans son rôle de femme au foyer, compensant, comme bien d'autres, sur la nourriture. Je pense aussi à Ruby (note, j'avais oublié ce personnage quand j'ai prénommé un de mes chats ainsi) qui a été élevée, tout comme son frère Donald, dans le but de venger la mort de son père mais aussi à sa mère, qui a dû survivre à la mort de son mari puis à celle de son fils, tué à Dunkerque pendant la guerre. Oui, il est des femmes qui sont capables de tirer leur épingle du jeu, de s'en sortir sans perdre trop de plumes. Elles ne sont pas nombreuses.
Une poignée de seigle est