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4 participants

    SIMENON, Georges

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    Message  Nina Lun 1 Déc 2014 - 21:46

    SIMENON, Georges 97822510

    Edition Le livre de poche - 288 pages.



    Présentation de l'éditeur :

    Pour le coup de téléphone de sept heures, il n’y avait pas de doute : Marcel l’avait bien donné de son journal. Germaine venait à peine d’arriver au restaurant Franco-Italien, boulevard de Clichy, où ils avaient l’habitude de dîner et où ils se retrouvaient automatiquement quand ils ne s’étaient pas donné rendez-vous ailleurs. Ils y avaient leur table réservée, près de la fenêtre. Cela faisait partie de leur home.
    Elle avait eu juste le temps de s’asseoir et de constater qu’il était sept heures moins trois minutes quand Lisette, la petite du vestiaire, qui la regardait d’un air si curieusement ému depuis qu’elle était mariée et qui avait tant de plaisir à l’appeler madame, s’était approchée.
    Madame Blanc… c’est Monsieur qui vous demande au téléphone…
    Elle ne disait pas M. Blanc. Elle disait monsieur, et elle prenait un air si complice que c’était un peu comme si ce monsieur eût été leur monsieur à elles deux.


    Mon avis :
    Le problème, avec ce recueil de nouvelles, est qu’il fait passer le commissaire Maigret pour le héros de ces récits, alors qu’il n’apparaît que dans deux d’entre elles, et même pas dans la nouvelle qui donne son titre au recueil.
    Nouvelles policières, oui, mais surtout nouvelles réalistes, qui montrent comment un crime vient perturber la vie quotidienne de personnes extrêmement banales : un couple de jeunes mariés, un médecin, un cafetier, sa femme et leur serveuse, une épouse respectable et ses rejetons. Que ne ferait-on pas pour préserver un secret ? Que ne ferait-on pas pour garder près de soi la personne que l’on aime le plus, ou, paradoxalement, que l’on hait le plus ? Ces textes apportent une réponse crue et cruelle à la fois. On peut mourir d’aimer, tout le monde le croit. On peut aussi mourir de ne plus avoir personne à haïr.
    Paris, Province, au fond, quelle importance ? Les petits jardins des petites villes cachent bien des tourments, parfois, tout comme les appartements peuvent cacher de doux amours. Simenon montre que les hommes peuvent être lâches, mesquins, avares, ou bien trop imprévoyants. Par conséquent, soit les femmes leur emboitent le pas, ne luttant pas, et se montrent veules, soit elles se montrent courageuses, prenant leur vie en main, protégeant les leurs. Simenon, ou l’art de raconter des tragédies quotidiennes invisibles.
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 2 Déc 2014 - 9:51

    merci Nina pour cette présentation, je ne suis pas une grande fan de Simenon. Très bon auteur cependant et j'ai apprécié les quelques lectures de son œuvre
    Nina
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    Message  Nina Mar 2 Déc 2014 - 23:23

    Merci Pinky pour ta visite.
    J'ai lu toutes les enquêtes de Maigret. Là, ces nouvelles s'apparentent plus au roman noir qu'au roman policier.
    Pinky
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    Message  Pinky Mer 3 Déc 2014 - 10:08

    merci Nina pour cette précision
    Nina
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    Message  Nina Mer 3 Déc 2014 - 20:39

    De rien Pinky Wink .
    Nina
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    Message  Nina Jeu 9 Avr 2015 - 0:11

    Signé Picpus.

    Mon résumé :

    » Demain, à cinq heures de relevée, je tuerai la voyante. Signé : Picpus « . Qui est ce Picpus ? Quelle voyante ? Pourquoi ce crime invraisemblable et sans mobile annoncé ? Maigret, qui a fait établir une surveillance très large au risque d’être ridicule, en arrive, pour la première fois de sa carrière, à souhaiter que le meurtre ait bien lieu. Ce qui arrive en effet. Une Mlle Jeanne est poignardée chez elle dans son boudoir. Dans la cuisine mitoyenne est enfermé à clef un vieil homme en pardessus, calmement assis sur une chaise. Il attend. Il semble n’avoir rien vu et pleure doucement à la nouvelle du drame.

    Mon avis :

    Un roman policier de Georges Simenon montre le plus souvent l’irruption du crime dans des vies jusque là ordinaire. Par ce crime, des personnes de milieux sociaux très différents peuvent se rencontrer.
    Prenez Signé Picpus, par exemple. L’enquête commence avant même qu’un meurtre soit connu. Un simple employé, très scrupuleux, vient se dénoncer pour un vol, et en même temps prévient qu’une voyante sera assassinée. Laquelle ? Difficile à dire, il ne connaît que sa profession. Un policier actuel aurait renvoyé chez lui le scrupuleux employé. Pas Maigret, qui se tient prêt à intervenir, au risque de se ridiculiser. Pas de chance pour la voyante : elle est bel et bien assassinée. Et Joseph, qui avait tenté de prévenir ce crime, ne s’en remet pas vraiment.
    Pas ou peu de suspect de prime abord. La personne qui a découvert le corps ? Une charmante aubergiste, qui connaissait bien la voyante, fidèle cliente de l’auberge, et venait lui apporter du poisson. Le mystérieux vieux monsieur qui était enfermé dans la cuisine ? Il paraît ne plus avoir toute sa tête, ce que semblent confirmer sa femme et sa fille. Et Maigret de s’obstiner. Pourquoi ? Pour trois fois rien, des détails que nos experts actuels ne remarqueraient même pas. Il n’y a rien, effectivement, absolument rien. Pas de domestiques, pas ou peu de souvenirs personnels, pas de visiteurs. Mais il y a un verrou extérieur à la chambre-bureau, tout aussi dénudé, de l’ancien médecin de marin. En effet, le vieux monsieur, dans son vieux pardessus élimé, a eu une belle carrière, et dispose d’une très belle rente depuis qu’il a sauvé la vie d’un riche argentin. Ni lui, ni surtout sa femme, ne semblent aimer les signes extérieurs d’aisance. Ils n’ont pas commis de crimes, n’est-ce pas ? Donc, tout en les gardant sous une surveillance presque discrète (un des hommes de Maigret ne résiste pas au bonheur du déguisement), Maigret poursuit son enquête dans l’entourage de la voyante.
    « Entourage » est un bien grand mot. Qui se vante de consulter une voyante, hier comme aujourd’hui ? Personne. Maigret doit compter sur les voisins, les petites gens, qui auraient observé quelque chose et qui voudraient bien le confier à la police. Pas si facile, que ce soit hier comme aujourd’hui. Les motivations changent, les personnes aussi. Rares sont les personnes qui « montent à Paris » dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Il n’est plus possible non plus de « prendre un enfant de l’assistance » parce que l’on est en mal d’enfants, non plus que de craindre pour sa réputation parce qu’un homme est monté dans votre appartement.
    Ce qui ne change pas, en revanche, ce sont l’amour et l’avarice, deux sentiments totalement incompatibles et qui s’affrontent dans ce roman. Ce qui ne change pas non plus d’un roman à un autre, ce sont la patience de Maigret et son sens aigu de l’observation. L’un ne va pas sans l’autre.
    Nina
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    Message  Nina Jeu 9 Avr 2015 - 0:18

    Les caves du Majestic.

    Présentation de l’éditeur :
    Un claquement de portière. C’était toujours le premier bruit de la journée. Le moteur qui continuait à tourner, dehors. Sans doute Charlotte serrait-elle la main du chauffeur ?
    Puis le taxi s’éloignait. Des pas. La clef dans la serrure et le déclic d’un commutateur électrique. Une allumette craquait dans la cuisine et le réchaud à gaz, en s’allumant, laissait fuser un » pfffttt « .
    Charlotte gravissait lentement, comme quelqu’un qui a passé la nuit debout, l’escalier trop neuf. Elle entrait sans bruit dans la chambre. Nouveau commutateur. Une ampoule s’allumait, avec un mouchoir rose en guise d’abat-jour et des glands de bois aux quatre coins du mouchoir.

    Mon avis :
    Ce roman nous plonge dans la vie quotidienne des petites gens, à l’heure où la banlieue offrait encore le repos pour des employés parisiens fatigués, préférant venir à vélo, très tôt le matin, plutôt que d’user des transports en commun – dans les grands hôtels parisiens, on y travaille de jour comme de nuit.
    Prosper Donge n’a pas de chance : non seulement la roue de sa bicyclette a crevé mais il a découvert un cadavre dans un des placards. Maigret est chargé de l’affaire, et c’est peu de dire qu’il doit marcher sur des oeufs : le mari de la victime appartient à la haute société américaine, il ne faut surtout pas le déranger (n’était-il pas très loin quand le crime a eu lieu ?), ni lui, ni l’institutrice de son fils, ni la gouvernante. Et quand un second cadavre est découvert au même endroit, le coupable, pardon, le suspect (les juges d’instruction vont parfois vite en besogne) est très rapidement identifié. Maigret n’a plus qu’à… poursuivre l’enquête, parce qu’il est hors de question de laisser autant de flou, de doute, dans une affaire.
    La victime est toujours très importante dans les bons romans policiers. Que faisait une cliente du Majestic dans les sous-sols ? Quel était son passé ? Bien que mariée à un riche américain de Detroit (Michigan), elle était française, elle répondait au diminutif de Mimi pour Emilienne, et travaillait sur la Côte d’Azur, comme Prosper Donge, comme Charlotte, sa compagne très maternelle, ou Gigi (encore un diminutif). Maigret ne ménagera pas ses efforts pour découvrir les liens qui les ont unis, et continu de les unir, des années après. Maigret s’intéresse de près aux espoirs, aux aspirations, aux rêves de ses petites gens, à leurs douleurs aussi. Il reste profondément humain avec eux, toujours au plus près du travail de terrain – il n’hésite pas à mettre la main à la patte, voire à s’impliquer physiquement dans l’enquête. Ou comment réinventer l’expression « payer de sa personne ».
    Les fins heureuses peuvent exister, même pour les criminels. Nous parlons d’un temps où la peine de mort et les travaux forcés faisaient encore partie de l’arsenal répressif français. Les fins heureuses existent aussi pour les petites gens, aux rêves de bonheur simple. Je ne le reprocherai pas à Simenon.
    Pinky
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    Message  Pinky Jeu 9 Avr 2015 - 10:59

    merci Nina pour ces présentations intéressantes, j'aime beaucoup
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    Message  Nina Jeu 9 Avr 2015 - 13:09

    Merci Pinky !
    Je fais une cure Simenon ce mois-ci.
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    Message  Pinky Ven 10 Avr 2015 - 10:36

    le festival Simenon aux Sables ouvrira ses portes pour la 16ème édition à la mi juin...
    Nina
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    Message  Nina Ven 10 Avr 2015 - 21:37

    Merci Pinky : je ne connaissais pas du tout.
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    Message  Nina Ven 24 Avr 2015 - 20:16

    Maigret et son mort.
    Mon résumé :

    Maigret reçoit la protégé d’un ministre. Elle croit que son gendre, sa belle-fille, sa nièce, ses domestiques veulent l’empoisonner. Pas ensemble, non, chacun de leur côté. C’est alors qu’un homme, se présentant comme « le mari de Fine » donne un coup de téléphone à Maigret. Il se dit suivi, menacé de mort. Quelques heures plus tard, un cadavre est retrouvé place de la Concorde. Il est alors surnommé « le mort de Maigret ».

    Mon avis :

    Il est rare, pour un enquêteur, de connaître la victime avant que le crime ne soit commis. C’est le cas dans Maigret et son mort. Variation autour du même thème, La folle de Maigret permettra aussi au commissaire d’être confrontée à une future victime – mais pas dans les mêmes conditions.
    Ce n’est pas la femme du monde un peu allumée (nous le savons d’entrée de jeu : Maigret n’aura plus de nouvelles, elle aura trouvé un autre enquêteur pour l’écouter) qui sera empoisonné par les siens. Non, ce sera un homme, des plus ordinaires, fuyant dans un quartier de Paris qu’il connaît bien, qui sera retrouvé poignardé et défiguré place de la Concorde, après avoir été proprement jeté d’une Citroën jaune.
    Oui, le rythme de l’enquête est lent – parce qu’elle est difficile. Comment enquêter sur un crime alors que l’on ignore l’identité de la victime ? Si encore elle était « connue des services de police » ! Et non : ni lui, ni Nine, sa mystérieuse femme que Maigret aurait rencontré, ne sont fichés. Des gens ordinaires, que le destin a mis sur la route de personnes qui ne l’étaient pas. Il faut toute l’analyse minutieuse de la police scientifique pour découvrir l’identité de la victime, et par là même une piste – ténue – qui mènera vers une toute autre affaire, inattendue.
    Si Maigret a l’habitude de Paris, de sa société interlope, de ses zones d’ombres – voir à quelle vitesse sont mis en place les contrôles de routine dans les petits hôtels borgnes, dans les meublés, voir dans les maisons de passe – il découvre que la province a elle aussi ses affaires particulièrement sanglantes. En train, la Picardie ou la Normandie ne sont pas loin.
    Il est aussi question d’émigration, et de l’intégration de ces travailleurs étrangers, qui se ressemblent tous, qui parlent tous un langage que l’on ne cherche même pas à comprendre. Il y a là des italiens, des polonais, des tchèques, à une époque où il fallait être tchèque soi-même pour distinguer les deux nations qui composaient alors la toute jeune Tchécoslovaquie (comme disait mon professeur de 4e : on a vraiment mal découpé l’ancien empire austro-hongrois), mettre d’un côté les tchèques et de l’autre les slovaques, ne parlant pas la même langue, restant encore dans le monde paysan du XIXe siècle plutôt que dans celui, industriel, urbain, du XXe. Des personnes qui, n’ayant rien si ce n’est une rage de vivre, n’ont strictement rien à perdre.
    Et Maigret, dans tout cela ? Il doit composer avec le juge Cornéliau, toujours aussi à cheval sur les procédures – et qui veut être joint n’importe où, à n’importe quelle heure. Il doit aussi composer avec les autres services de police, toujours prêts à ne pas aider un collègue. Vous avez dit guerre des polices ? Bravo, vous l’avez (presque).
    Et Fine ? Elle fut toujours présente, alors qu’elle n’apparaît « en vrai » que dans l’épilogue, elle qui aura été décrite par tous ceux qui l’ont rencontrée exactement de la même façon. Une « Fine », sa douceur, son humilité, son apparence physique aussi, pourrait-elle avoir encore sa place dans la littérature contemporaine ? Je ne crois pas, et c’est vraiment dommage.
    Nina
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    Message  Nina Ven 24 Avr 2015 - 20:18

    SIMENON, Georges 97822510

    Simenon en bateau.
    Edition Le livre de poche - 240 pages.

    Présentation de l'éditeur :

    Georges Simenon était, on le sait peu, féru de navigation. Fasciné par l’univers des mariniers, il embarque à la fin des années 1920 sur une barque à moteur, Le Ginette, pour un périple de six mois sur les canaux et rivières françaises. Il découvre la vie des bateliers et des éclusiers qui inspirera nombre de ses célèbres romans. Puis, en 1934, à bord du voilier L’Araldo, il parcourt « La Méditerranée en goélette » : Côte d’Azur, Italie, Sardaigne, Malte, Tunisie... Et là, c’est le monde de la mer qu’il nous révèle, avec ses pêcheurs, ses réfugiés, ses ports et ses îles…

    Mon avis :

    Ce recueil comprend six articles, d’inégales longueurs, de sept pages (« Marins pour rire, marins quand même » qui donne son titre au recueil) à cent vingt-trois pages pour « Mare nostrum ou la Méditerranée en goëlette » : Simenon est passé de la navigation sur les canaux à celle sur la mer Méditerranée.
    Si vous lisez le premier article (ils sont rangés par ordre chronologique), vous pouvez vous dispenser des quatre suivants, qui m’ont paru redire le tout premier, sans réellement apporter des informations nouvelles sur la vie des bateliers et des éclusiers. « Une France inconnue » se suffit parfaitement à lui-même pour nous faire découvrir ce quotidien destiné à disparaître, mais aussi les difficultés de la navigation « de plaisance », les codes de la navigation, ce rythme de vie scandé par des drames qui passent inaperçus : la mort peut survenir, les vivants continuent leur travail.
    « Mare nostrum » est l’article le plus long, et je ne l’ai pas vraiment aimé. Oui, Simenon et son équipage naviguent d’un pays à l’autre, et véhiculent des clichés racistes ou sexistes. Air du temps, me répondra-t-on, il ne faut pas lui en vouloir. Si tous avaient pensé de la même manière, la société n’aurait pu évoluer, et ce n’est déjà plus le même Simenon que l’on retrouve vingt ans plus tard dans Simenon en auto.
    Il fait preuve aussi d’un optimiste un peu trop béat. Oui, on peut très bien vivre dans se préoccuper de s’enrichir, en acceptant qu’il y ait des années fastes, et d’autres moins. On peut partager le peu que l’on a, pour que tous survivent. Des bras se tendront toujours pour tenir les bébés afin qu’ils ne meurent pas de froid et que leurs mères se reposent. J’espère que, pour tous les migrants, les problèmes rencontrés furent résolus aussi facilement. Bizarrement, je ne le crois pas.
    Je recommanderai ce livre à ceux qui veulent en savoir plus sur le métier de bâtelier, à ceux qui veulent tout connaître de l’œuvre de Simenon.
    Nina
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    Message  Nina Ven 24 Avr 2015 - 20:28

    SIMENON, Georges 97822511

    L'Amérique en auto.
    Edition Le livre de poche. 168 pages.

    Mon résumé :

    Ce livre regroupe 21 articles, publiés alors que Georges Simenon vivait aux Etats-Unis. Ils relatent notamment sa traversée des Etats-Unis, du Maine à la Floride en passant par la Virginie.

    Mon avis :

    Georges Simenon s’est rendu aux Etats-Unis, y a vécu, y a situé l’action de plusieurs de ses romans (je pense notamment à Maigret à New York ou au moins connu La boule noire). Là, il traverse les Etats-Unis, non pas de l’Est à l’Ouest, mais du Nord au Sud, du Maine à la Floride. Il n’est pas seul : dans la première voiture, sa secrétaire (et future épouse) Denyse et son fils aîné Marc, né en 1939. Dans la seconde voiture, sa femme Tigy et l’institutrice privée de son fils.
    Ce qui intéresse Simenon dans ce voyage ? La découverte du Sud – il accorde beaucoup d’importance à la Virginie – mais aussi la rencontre avec les américains et leur mode de vie. Les premiers supermarchés sont là, la nourriture offerte dans les « restaurants » est bien différente de ce que l’on trouve en France, et je ne parle pas de l’alcool non plus. Les grands hôtels sont bondés, Simenon et les siens usent alors d’un autre mode d’hébergement – sans être cependant contraints de dormir dans la voiture. Il leur est arrivé de tomber sur un hôtel … où il aura plus envie de fuir que de rester. Plus qu’à la couleur locale (ah ! cette maison de bois qui déménage), Simenon s’intéresse aux paysages et aux personnes qu’il croise. Le pays est jeune, et déjà la société de consommation, la société de loisirs est là puisque les employés de bureau écourtent leur pause déjeuner afin de partir plus tôt. Il existe des musées, aussi, là où un objet de cinquante ans est déjà digne d’y figurer. Rien ne dure vraiment et comme le dit Simenon non sans humour : Comprenez-vous l’avantage des maisons en bois ? Au moins on peut y mettre le feu avant qu’elles ne deviennent des curiosités historiques !
    Amérique de rêve ? Oui, un peu aussi. Georges Simenon note déjà l’individualisme grandissant, dans un pays où le maître-mot est la liberté. Il note aussi la faiblesse culturelle de l’éducation donnée, et aussi l’un des objectifs de cette éducation : donner confiance à chacun en ses possibilités. Ne va-t-il pas jusqu’à dire : Ne vaut-il mieux pas laisser les angoisses philosophiques à quelques-uns qui sont assez solides pour les supporter, au lieu de semer une graine aussi dangereuse dans des terrains mal préparés?
    L’Amérique en auto nous offre une promenade plaisante mais forcément parcellaire : « Parce que l’Amérique est si multiple qu’on n’a qu’à choisir. Et c’est sans doute ç cause de cela qu’il est difficile d’en parler. »
    Pinky
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    Message  Pinky Sam 25 Avr 2015 - 8:31

    merci Nina pour ces trois présentations, j'adore
    Ratdebibliotheque
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    Message  Ratdebibliotheque Sam 25 Avr 2015 - 12:50

    J'ai toujours hésité à lire un "Maigret", j'ai peur que le rythme soit lent, le style d'écriture vieillot.
    Nina
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    Message  Nina Sam 25 Avr 2015 - 21:30

    Merci Pinky et Ratdebibliothèque pour votre visite.
    @Ratdebibliothèque : je lis un Maigret en une heure, une heure et demie... donc je ne peux pas parler de lenteur. En revanche, on peut partir sur une affaire, et se retrouver avec tout autre chose que ce que l'on attendait. J'aime beaucoup La nuit du carrefour ou encore Maigret s'amuse.
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    Message  Ratdebibliotheque Dim 26 Avr 2015 - 15:23

    Merci pour ce complément d'information, Nina.
    Nina
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    Message  Nina Lun 27 Avr 2015 - 21:41

    Je t'en prie Ratdebibliothèque.
    Maintenant, les enquêtes sont vraiment ancrées dans leur époque, une époque qui n'est plus mais que Simenon décrit, raconte avec beaucoup de réalisme.
    Hesperide
    Hesperide
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    Message  Hesperide Lun 27 Avr 2015 - 21:53

    Les commentaires de Nina sont epatants! Merci, Nina! J'apprecie beaucoup Simenon, il ne m'a jamais ennuyee. J'ai lu il y a longtemps - Maigret voit rouge, Maigret s'amuse, Le chien jaune etc, etc. Mais aussi Le chat, j'adore le roman et le film.
    Ratdebibliotheque
    Ratdebibliotheque
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    Message  Ratdebibliotheque Mar 28 Avr 2015 - 14:17

    Le style d'écriture n'est pas trop difficile à comprendre ? Pas trop précieux ?
    Nina
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    Message  Nina Mar 28 Avr 2015 - 21:09

    Merci Hespéride ! Le chien jaune fut longtemps au programme de collège, les "nouveaux" programmes de 2012 l'en ont retiré. Les "nouveaux nouveaux" programmes réintroduisent le genre policier, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
    @Ratdebibliothèque : précieux, non. Efficace, plutôt. Voici quelques citations :

    "Défenestration. C'est le mode de suicide des pauvres gens, des vieillards en particulier, et, chose curieuse, surtout dans le XVIIIe. "Signé Picpus*

    "— Pourquoi un homme commet-il un crime, monsieur Spencer ? Par jalousie, par cupidité, par haine, par envie, plus rarement par besoin… Bref, poussé par une quelconque des passions humaines… Or, ces passions, nous les avons tous en nous à un degré plus ou moins fort… "Cécile est morte.

    "C'était un envoûtement que le rythme de vie de cette maison. Le genièvre mettait une chaleur sourde sous le crâne de Maigret. Il percevait les moindres petits bruits, les craquements du fauteuil, le ronflement du vieux, les gouttes de pluie sur un appui de fenêtre... " Chez les flamands.
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    Message  Ratdebibliotheque Jeu 30 Avr 2015 - 14:43

    Merci pour ces extraits, en effet, c'est un langage courant.

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    Message  Contenu sponsorisé


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