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3 participants

    SCHNEIDER, Vanessa

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    Message  Nina Mar 23 Aoû 2011 - 21:25

    SCHNEIDER, Vanessa Le-pac10

    Titre : Le pacte des vierges.
    Auteur :Vanessa Schneider.
    Editeur : Stock
    Nombre de pages : 191.

    Quatrième de couverture :

    « A la fin de l’année scolaire, le lycée de Gloucester (Massachussets) comptait 17 jeunes filles enceinte […] La moitié d’entre elles – toutes ont moins de seize ans - ont avoué avoir fait un pacte pour avoir leurs bébés et les élever ensemble »

    Times Magazine, 18 juillet 2008.

    Mon avis :

    L'article de Times parle de grossesses non désirées. Pour travailler depuis onze ans avec des adolescentes, je peux vous dire que j'ai vu, effectivement, des grossesses non désirées mais aussi des grossesses désirées, des adolescentes qui ne recherchaient "qu'un mec pour leur faire un gamin" et ce, dès l'âge de 14/15 ans. Les statistiques des avortements de mineurs en France n'intéressent pas mes élèves, par contre elles sont fortement intéressées pour savoir combien de mineurs mènent leur grossesse à terme. Certaines ont déjà choisi les prénoms, d'autres reviennent au collège pour montrer le symbole de leur réussite - à savoir leur bébé.

    Le livre est étiqueté "roman", pourtant tout est fait pour que nous ayons l'impression de lire un document, un témoignage. Quatre des jeunes filles prendront tour à tour la parole, interviewé par une romancière française, mère de trois enfants, dont le nom ne sera jamais révélé.

    Ces quatre jeunes filles ont des caractères et une histoires personnelles très différentes, pourtant elles n'ont pas vraiment un ton ou un style très différent - faut-il y voir une uniformisation voulue par la forme témoignage ? A moins qu'il ne faille y voir une solidarisation par l'emploi d'un même discours.

    Les trois filles font corps autour de leur leader, Lana. Au début, elles sont toutes décidées à ne rien révéler du tout, et surtout pas l'existence d'un pacte entre elles. Puis, petit à petit, les failles apparaissent, parce que leur situation devient difficile, parce que la grossesse, ce n'est pas du tout aussi joyeux que ce qu'elles pouvaient imaginer (les nausées, les envies pressentes, la prise de poids importante) et parce qu'elles comprennent que le bébé ne sera bientôt plus un fantasme, mais une réalité.

    J'ai été frappé par l'indigence dont ces jeunes filles sont victimes. Indigences de soin, d'abord : l'une d'elles ne verra le médecin qu'une seule fois au cours de sa grossesse, parce qu'elle n'a pas d'assurance. Sa mère, qui cumule déjà trois emplois, fera des heures supplémentaires pour offrir à sa fille... une échographie. Il est aussi ahurissant de découvrir qu'elles n'ont pas accès à la contraception, et que leurs partenaires n'utilisent pas de préservatifs (trop chers ... et trop la honte d'aller en acheter). Indigence affective aussi. Même si ce n'est pas exprimé aussi crument, il est évident qu'elles ont cherché à se reconstruite une famille puisqu'elles-mêmes n'en avaient plus. Lana et Cyndie (les deux inséparables) veulent se prouver qu'elles peuvent être des bonnes mères en dépit du fait que les leurs sont absentes, réellement et virtuellement. Pour Kylie - comme Kylie Minogue, toute la famille est fan - la cause de son choix tient plutôt en la reproduction du schéma maternel (elle est très proche de sa mère) : elle n'a que dix-sept ans d'écart avec la sienne. Mis à part Cyndie, qui a la volonté de construire un avenir pour son fils, aucune d'entre elles n'a de père pour son enfant, juste un géniteur (qui risque gros, puisqu'elles sont mineures). Comment croire à l'importance du père quand le sien n'a rien trouvé de mieux que de partir le plus vite possible, ou de gâcher complètement votre vie ? Seule Sue semble faire exception, comme si cette grossesse était son ultime acte de rébellion contre une famille très catholique - pour ne pas dire extrémiste. Elle sera une des premières à rentrer dans le rang et acceptera sans doute la solution que lui proposent ses parents.

    L'auteur elle-même reste dans l'ombre. A aucun moment, elle ne prend la parole dans le récit, nous pouvons juste deviner ses questions (ou ses réactions) d'après les propos des filles. Je pourrai dire qu'elle leur apporte une reconnaissance, là où d'autres ne cherchaient qu'à leur donner de la notoriété, ou à les transformer en symbole pour leur cause. Je dirai surtout qu'elle leur offre deux choses qui leur ont manqué : elle ne vient pas à elles avec un avis préconçu à leur sujet et elle les écoute, réellement.

    Le pacte des vierges, plus qu'un témoignage sur l'Amérique profonde, montre le passage du statut d'enfants à celui de mère.
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    Message  Pinky Mer 24 Aoû 2011 - 8:35

    toujours beaucoup de questions autour de ses grossesses même si pour certaines elles rentrent dans les grossesses dites "désirées" pour la plupart elles ne sont pas voulues ou conscientes, bien souvent il y a défaut de moyen de contraception, ou d'accident... la prévention comme les risques encourus ou l'engagement que cela amène, sont des axes pas toujours simples à mener sans "dénigrement" à notre époque...

    j'accompagne de temps en temps des mineurs dans leur grossesse ou tout simplement en tant que parents, pas toujours simple de trouver les bons mots au bons moments, de les mobiliser mais je suis d'accord avec toi, il y a des jeunes qui y arrivent
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    Message  Nina Mer 24 Aoû 2011 - 21:47

    Merci pour ta visite Pinky.

    Rien n'est facile dans ce sujet - et des adultes eux-mêmes ne sont pas toujours près aux changements ou aux responsabilités qu'implique la naissance d'un enfant.
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    Message  Pinky Jeu 25 Aoû 2011 - 9:14

    exact, il y a de la maturité dans tout âge, il faut juste que chacun rencontre le moment idéal pour lui...


    Dernière édition par Pinky le Ven 26 Aoû 2011 - 9:04, édité 1 fois
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    Message  Majuscule Ven 26 Aoû 2011 - 8:50

    ça me dépasse encore qu'il y ait des personnes qui ne sont pas au courant des moyens de contraception....
    Ce livre a l'air très intéressant ! Une réalité méconnue !
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    Message  Nina Ven 26 Aoû 2011 - 18:50

    Certains adolescents sont même totalement ignorantes des réalités du corps humain - c'est encore plus inquiétant.
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    Message  Pinky Sam 27 Aoû 2011 - 9:19

    et oui, l'idée que les bébés sortent du nombril ou que l'on peut tomber enceinte par là, existe toujours à notre époque...
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    Message  Nina Sam 27 Aoû 2011 - 10:54

    Bien sûr, surtout qu'il suffit de ne pas vouloir tomber enceinte pour ne pas tomber enceinte (la volonté = meilleur méthode de contraception).
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    Message  Nina Jeu 11 Mar 2021 - 21:29

    SCHNEIDER, Vanessa Couv5211

    Tu t'appelais Maria Schneider
    Edition le livre de poche - 240 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Tu étais libre et sauvage. D’une beauté à couper le souffle. Tu n’étais plus une enfant, pas encore une adulte quand tu enflammas la pellicule du Dernier Tango à Paris, un huis clos de sexe et de violence avec Marlon Brando.
    Tu étais ma cousine. J’étais une petite fille et tu étais célèbre. Tu avais eu plusieurs vies déjà et de premières fêlures. Tu avais quitté ta mère à quinze ans pour venir vivre chez mes parents. Ce Tango marquait le début d’une grande carrière, voulais-tu croire. Il fut le linceul de tes rêves. Tu n’étais préparée à rien, ni à la gloire, ni au scandale. Tu as continué à tourner, mais la douleur s’est installée.

    Mon avis :

    Je commencerai en réaction – comme souvent – à une phrase que j’ai lu sur un des nombreux réseaux sociaux qui existent : il est des personnes qui lisent peu de livres, qui sont fiers de lire très lentement (chacun lit comme il veut, cela devrait être évident pour tous) parce qu’ils veulent qu’un livre les accompagne pendant un moment de leur vie. Soit.
    Je ne suis pas le contraire de ses personnes, mais j’en laisse certainement plusieurs dubitatives. Il en est même qui « plaigne » (sic) les personnes qui lisent plus de dix livres par mois. Je ne peux dire pourquoi ils les plaignent, je veux dire que je n’ai absolument pas besoin que l’on s’apitoie sur mon sort de lectrice. Ses tours et ses détours pour dire qu’en refermant Elle s’appelait Maria Schneider, je me suis rendue compte que les livres de Vanessa Schneider m’accompagnaient depuis dix ans maintenant, depuis Le pacte des vierges, je me souviens avoir emprunté en ebook, un des premiers, et maintenant, je lis le tout dernier roman, qui vient de paraître en poche. Je l’ai acquis à la librairie la plus proche de chez moi.
    Elle s’appelait Maria Schneider, c’est le portrait de la cousine de l’auteur, célèbre presque malgré elle, dont j’avais entendu parler dans Initiales BB – Brigitte Bardot parlait d’elle avec beaucoup de tendresse. Pourquoi je dis « malgré elle » ? Parce que, toute sa vie, on ne lui a parlé que d’un seul et unique film : Dernier Tango à Paris. Et, pendant des décennies, on a refusé d’entendre, d’écouter, ce qu’elle avait à dire sur ce film, ce qui s’était vraiment passé. Il a fallu la vague #Metoo pour que l’on comprenne enfin la portée des mots du réalisateur – qui disait lui-même ne pas avoir prévenu l’actrice, parce qu’il ne voulait pas qu’elle joue l’humiliation, il voulait qu’elle soit humiliée. Combien de réalisateurs ont agi ou agissent toujours ainsi ? A combien encore ne donne-t-on un bâton d’impunité à cause de leur talent ? A méditer.
    Moi-même, j’ai commencé par parler du film, alors que le récit de Vanessa Schneider nous parle de l’ensemble de la vie de Maria, de sa naissance dans une famille dysfonctionnelle à sa mort. Cette famille, c’est la famille Schneider, dont l’autrice parle inlassablement à travers ses livres, cette famille dont chaque membre tente plus ou moins de se raccrocher à un autre membre, tente d’exister, avant de se consumer, qui à cause de l’alcool, qui à cause de la désespérance. Vanessa raconte son enfance en dehors de ce qu’elle aurait pu attendre – son père était haut-fonctionnaire, sa mère femme au foyer – et cette cousine qui jaillissait parfois, cette cousine qui se droguait, souvent, et qui a fini par décrocher. Comment d’autres membres de la famille n’ont pas pu, ou tentent encore de le faire. Vanessa était une enfant à qui on ne cachait rien, parce que Dolto avait dit qu’il ne fallait rien cacher aux enfants – y a-t-il un extrait dans lequel elle dit qu’il faut tout de même choisir les mots et le moment ? Je ne sais pas, contrairement aux parents hippies perdus de Vanessa Schneider je n’ai pas lu Dolto. Vanessa, ses parents, ses oncles et tantes avant elle, ont vu et entendu des choses qu’ils n’auraient pas dû entendre, mais avec lesquels ils ont dû vivre – et mourir aussi.
    L’autrice nous prévient, on a dit, on a écrit beaucoup de choses qui étaient fausses sur sa cousine, les journalistes ne se donnant pas toujours la peine de vérifier leurs sources. Vanessa, l’enfant, est partie à la recherche de sa cousine et a mis des mots sur sa vie, sur ses errances et ses douleurs. Et ses joies ? Elles sont rares. Parti-pris de l’autrice, comme pour le quatrième de couverture, Vanessa Schneider s’adresse directement à sa cousine – comme pour lui dire ce qu’elle n’a pas eu le temps, ou pas pu lui dire de son vivant. Prenant.
    Pinky
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    Message  Pinky Ven 12 Mar 2021 - 11:09

    merci Nina pour cette présentation, un livre d'actualité
    Nina
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    ML
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    Message  Nina Ven 12 Mar 2021 - 13:04

    Merci Pinky pour ta visite.

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