Fonteclose - le trésor de Charette
édition Slalom– 304 pages.
Présentation de l’éditeur :
Déménager dans un château perdu en Vendée ? Voilà bien une idée grotesque comme peuvent en avoir les parents… Lucie et Victor quittent leurs copains, le cœur lourd, mais vont bientôt rencontrer de mystérieux colocataires et chercher à découvrir en leur compagnie un secret farouchement gardé depuis plusieurs siècles.
Au XXIe siècle, Fonteclose, le manoir du Général Charette, est racheté par un couple de restaurateurs parisiens et leurs enfants. Mais la demeure est déjà » habitée « . Depuis la Révolution française et la révolte des Vendéens, le Comte Erwan de Parenssay et sa famille sont prisonniers du domaine. Trois siècles pendant lesquels ils ont veillé sur le trésor de Charette, le plus célèbre de Vendée. Des caisses d’or que beaucoup cherchent encore.
Mais cette fois, impossible pour le vieux Comte de faire fuir les nouveaux propriétaires du manoir !
Le pouvoir des ondes a changé la donne… » Éternels » et » Intrus » doivent vivre ensemble et mener l’enquête sous l’œil vigilant du Général !
Mon avis :
J’aime les fantômes et j’aime les histoires avec des fantômes, surtout quand elles jouent avec les codes du genre, comme ici. Je n’aime pas les récits qui utilisent les fantômes uniquement de manière décorative, leur ôtant toute substance (facile, me direz-vous) ou en faisant uniquement des personnages méchants et sujets à caution.
Pourtant, tout commençait de manière presque classique : un couple, bien décidé à se mettre au vert avec ses enfants, bien décidé surtout à accomplir son rêve, achète un château pour le transformer en hôtel-restaurant. Il faut dire que le château n’a pas trouvé beaucoup d’acheteur, il est hanté. Marie, la mère, ne croit pas du tout aux fantômes, et il est hors de question pour elle de se laisser abattre par une rumeur, fût-elle vielle de plus de deux siècles ! Bien sûr, ce n’est pas une rumeur, une famille de fantôme vit bien dans le château, et entend bien délogé les intrus.
Nous aurions pu alors avoir une histoire classique – ou comment les fantômes parviennent à chasser la famille. En deux cents ans de mort, ils sont rodés, si j’ose dire, et maîtrisent toutes les techniques pour faire fuir les nouveaux propriétaires – oui, difficile de se dire que « son » château appartient désormais à quelqu’un d’autres. Ce n’est pas si simple, et heureusement, ai-je envie de dire. d’abord, parce que l’autrice utilise judicieusement les nouvelles technologies dans la construction de ses personnages et de son récit. Ensuite, les intrus et la famille du comte de Parenssay ont beaucoup de choses à se dire, et des intérêts en commun. Les fantômes ont beaucoup à apprendre des vivants, qui pourraient bien leur apporter leur aide. Etre fantôme, quand on aspire au repos n’est pas une sinécure.
Je n’oublie pas non plus le contexte historique : la Révolution française, les guerres de Vendée m’ont passionnée et me passionnent toujours. J’ai aimé trouver, dans un roman de littérature jeunesse, la figure de Charette et celle de La Rochejaquelein, ainsi que leurs devises. J’ai aimé aussi, même si cela peut sembler paradoxale, que l’on se souvienne de ce que les français ont pu faire aux français. Si les Parenssay sont devenus des fantômes, c’est aussi parce que toute la famille, enfants compris, a été massacrée.
Le Trésor de Charette est un roman historique, fantastique, rempli de trouvailles et d’humour.