Présentation de l’éditeur :
C‘est toujours après le drame qu’on s’avise qu’un personnage falot a traversé la scène sans que personne lui prête attention.
Et, justement, dans le bureau de Mr Winttington, il y avait un clerc qui se faisait appeler Mr Brown. Mais voilà ! Personne n’était capable de se rappeler quoi que ce fût de Mr Brown. Pas même son visage. La description qu’on donne invariablement de Mr Brown, c’est qu’il ressemble à tout le monde.
Mon avis :
Oubliez, avant d’ouvrir ce livre, le dernier film des aventures des Beresford au cinéma. Je ne mets pas en doute le talent d’André Dussolier, ni celui de Catherine Frot, cependant ici, nous avons le plaisir de découvrir la toute première aventure des Beresford. En fait, ils ne sont pas encore les Beresford mais Tommy, un jeune homme rouquin pas très beau mais charmant, tout juste démobilisé, et son amie d’enfance Prudence Crowley, cinquième fille d’un pasteur qu’elle scandalise… un peu. Elle porte en effet des jupes assez courtes et fume. Tuppence a plusieurs ambitions dans la vie, épouser un homme riche (elle est raisonnable) et vivre des aventures. Elle et Tommy, très légèrement amoureux d’elle depuis quelque temps (c’est à dire depuis l’époque où ils construisaient ensemble des châteaux de sable) vont rencontrer une personne qui leur ouvre la carrière, je ne dirai pas d’agents secrets, c’est encore trop tôt pour le dire, mais d’aventuriers grassement rémunérés (de leur point de vue) et c’est déjà pas si mal.
Roman d’espionnage ? Oui, et assez réussi. En effet, ce n’est pas tant l’intérêt d’un pays que sert Mr Brown mais le sien propre. Ce génie du crime m’a fait penser au héros de Pourquoi pas Evans ? tout comme les jeunes Tommy et Tuppence ont la fougue du « fils du pasteur » et de la « fille du Lord ». Ils ne se contentent pas d’enquêter paisiblement, comme Hercule Poirot ou Miss Marple, les dangers sont bien réels et les conséquences le sont également – un peu plus, et les aventures des Béresford ne voyaient jamais le jour.
En cet Angleterre d’après-guerre mondiale, ils ont également la chance d’être entouré par des jeunes gens volontaires, tel Julius, américain au vif esprit de décision, ou Annette, tout aussi courageuse que Tuppence.
Ecrit en 1932, ce roman d’Agatha Christie est hautement recommandable.