éditeur : Asphalte
Nombre de pages : 125 pages.
Quatrième de couverture :
En plein centre de Rio, Michael, jeune Noir américain passionné de jazz et de basket, se fait kidnapper par les membres d’un gang. Détenu dans l’univers angoissant d’une favela, sur fond de guerre de factions, la victime va se faire l’observateur de ce monde inconnu et se lier peu à peu à deux de ses ravisseurs : Musclor, le chef du gang, qui rêve de devenir un rapper célèbre, et Jo, sa petite amie accro au funk, qui dévoile le quotidien d’une jeune femme de seize ans dans la favela. La musique comme passion commune, ces trois personnages vont aller de fantasmes en résignations, de terreurs en rêves.
Mon avis :
Un sujet aussi fort ne pouvait admettre qu'un traitement fort, brutal parfois, et l'auteur ne s'en prive pas, avec justesse. Trois narrateurs se répartissent le récit, chacun avec son langage particulier. D'abord, Michael, jeune noir américain relativement aisé. Il arrive dans ce monde des clichés pleins la tête et se heurte à une réalité qu'il ne peut comprendre. Les armes ? Il n'en avait jamais vu. Une fille aussi "sexuée" que Jo ? Non plus. Il n'a pas conscience des véritables enjeux de ce qui se joue autour de lui, ni des risques qu'il prend. Sa condition d'otage, il nous la raconte pourtant, sans rien omettre de ces petits détails quotidiens et intimes que l'on peut facilement oublier, vu de l'extérieur.
Musclor, son ravisseur, n'a même pas les mots pour le dire, donc il l'écrit et le rappe. Il n'a pas non plus choisi ce genre musical, il est le seul qu'il connaisse, le seul qui lui permette de verbaliser sa violence et l'ambiguïté de ses désirs. Lui aussi est rempli de clichés face à ce jeune noir (à son grand étonnement : il ne pensait pas qu'un noir pouvait appartenir à une famille aisé) et de la confrontation de ses deux points de vue ne pouvaient naître que l'incompréhension.
Dernière narratrice : Jo. Brutalement, je dirai qu'elle a les mots, mais pas la syntaxe. Même si ce qu'elle dit est violent, vulgaire, et peut choquer, je n'ai garde d'oublier que ce livre s'adresse à un public adulte, et non à des adolescents. La réalité de son langage n'est pas plus choquante que la réalité de cette gamine - elle a seize ans - qui a le détachement de celles qui ont trop vu, trop souffert. L'avenir ? Il n'est même pas incertain, il est inexistant.
Pas de point de vue externe dans ce livre qui pourrait nous faire sortir de ce huit-clos où le danger suinte des murs et des mots. Certes, lors du prologue, nous avons bien eu, pendant un cours moment, un point de vue extérieur à ce qui se passait, quasiment une reconstitution journalistique. La seule chose certaine qui en découle est que l'incompréhension n'est pas l'apanage des kidnappeurs.
Arthur Dapieve décrit avec précision la réalité des favelas. La postface qui mon montre la réalité actuelle est tout aussi glaçante.
Nombre de pages : 125 pages.
Quatrième de couverture :
En plein centre de Rio, Michael, jeune Noir américain passionné de jazz et de basket, se fait kidnapper par les membres d’un gang. Détenu dans l’univers angoissant d’une favela, sur fond de guerre de factions, la victime va se faire l’observateur de ce monde inconnu et se lier peu à peu à deux de ses ravisseurs : Musclor, le chef du gang, qui rêve de devenir un rapper célèbre, et Jo, sa petite amie accro au funk, qui dévoile le quotidien d’une jeune femme de seize ans dans la favela. La musique comme passion commune, ces trois personnages vont aller de fantasmes en résignations, de terreurs en rêves.
Mon avis :
Un sujet aussi fort ne pouvait admettre qu'un traitement fort, brutal parfois, et l'auteur ne s'en prive pas, avec justesse. Trois narrateurs se répartissent le récit, chacun avec son langage particulier. D'abord, Michael, jeune noir américain relativement aisé. Il arrive dans ce monde des clichés pleins la tête et se heurte à une réalité qu'il ne peut comprendre. Les armes ? Il n'en avait jamais vu. Une fille aussi "sexuée" que Jo ? Non plus. Il n'a pas conscience des véritables enjeux de ce qui se joue autour de lui, ni des risques qu'il prend. Sa condition d'otage, il nous la raconte pourtant, sans rien omettre de ces petits détails quotidiens et intimes que l'on peut facilement oublier, vu de l'extérieur.
Musclor, son ravisseur, n'a même pas les mots pour le dire, donc il l'écrit et le rappe. Il n'a pas non plus choisi ce genre musical, il est le seul qu'il connaisse, le seul qui lui permette de verbaliser sa violence et l'ambiguïté de ses désirs. Lui aussi est rempli de clichés face à ce jeune noir (à son grand étonnement : il ne pensait pas qu'un noir pouvait appartenir à une famille aisé) et de la confrontation de ses deux points de vue ne pouvaient naître que l'incompréhension.
Dernière narratrice : Jo. Brutalement, je dirai qu'elle a les mots, mais pas la syntaxe. Même si ce qu'elle dit est violent, vulgaire, et peut choquer, je n'ai garde d'oublier que ce livre s'adresse à un public adulte, et non à des adolescents. La réalité de son langage n'est pas plus choquante que la réalité de cette gamine - elle a seize ans - qui a le détachement de celles qui ont trop vu, trop souffert. L'avenir ? Il n'est même pas incertain, il est inexistant.
Pas de point de vue externe dans ce livre qui pourrait nous faire sortir de ce huit-clos où le danger suinte des murs et des mots. Certes, lors du prologue, nous avons bien eu, pendant un cours moment, un point de vue extérieur à ce qui se passait, quasiment une reconstitution journalistique. La seule chose certaine qui en découle est que l'incompréhension n'est pas l'apanage des kidnappeurs.
Arthur Dapieve décrit avec précision la réalité des favelas. La postface qui mon montre la réalité actuelle est tout aussi glaçante.