Quatrième de couverture
Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d'une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6 h 27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine...
Dans des décors familiers transformés par la magie de personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu'on rencontre rarement.
Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Le Liseur du 6h27 est le premier roman de ce nouvelliste exceptionnel, lauréat à deux reprises du fameux prix Hemingway.
Extraits
Peu importait le fond pour Ghylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine...
Par trois fois, malgré toute la fatigue du jour qui incendiait ses yeux, Ghylain relut le texte. Et à chaque fois, il déambula aux côtés de cette femme avec un même ravissement. Après s'être concocté un thé bien noir, il imprima le tout et se glissa sous la couette avant d'entamer la lecture du deuxième document. Jusqu'au milieu de la nuit, Guylain lût un à un les soixante-douze textes en une dévoration jubilatoire. La dernière page parcourue, il sombra dans le sommeil, plein de cette Julie et de son petit monde carrelé qui venait de surgir dans sa vie...
Mon avis
Ghylain supporte difficilement son métier, chaque jour il doit détruire des tonnes de livres invendus. Pour oublier cette monstruosité, pour se racheter, chaque matin dans le RER de 6h27, assis sur son strapontin, il lit. Il lit à haute voix quelques pages qu'il a volé à la machine, la dévoreuse.
Cette machine engloutit les livres, les dévore et les régurgite en une mélasse qui renaîtra en de nouvelles pages, de nouveaux livres...
Le livre est au cœur de ce court roman où se perdent, se cherchent plusieurs personnages, quête pour les uns, prétexte pour les autres.
C'est un petit moment de bonheur, tout simplement.