Lambeaux
Récit et
Biographie
155 pages édité
chez Folio en avril 1997
résumé
Dans
cet ouvrage, l'auteur a voulu célébrer ses deux mères : l'esseulée et la
vaillante, l'étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée.
La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d'un amour
malheureux, d'un mariage qui l'a déçue, puis quatre maternités rapprochées, a
sombré sans une profonde dépression.
Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte
huit ans plus tard dans d'atroces conditions. La seconde, mère d'une famille
nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli cet enfant et l'a élevé comme s'il
avait été son fils. Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l'auteur relate
succinctement son parcours : l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe,
puis les premières tentatives d'écritures.
Ce faisant, il nous raconte la naissance à soi-même d'un homme qui, a la faveur
d'un long cheminement, est parvenu à triompher de " la détresse impensable
" dont il était prisonnier. Voilà pourquoi Lambeaux est avant tout un
livre d'espoir.
Mon ressenti
C’est
un livre fort qui retrace une histoire de vie, un cheminement, une personnalité
mais aussi une époque, un temps où l’identité n’avait pas spécialement
d’importance.
Le
livre se divise en deux parties : la première est consacrée à son
enfance, à sa mère ; la seconde à
lui, à sa quête d’identité.
L’auteur
nous parle de sa mère qu’il n’a pas connu, ou très peu, puisqu’à 8 mois, il
sera élevé par une autre mère à qui il rend hommage aussi. Il va à la rencontre
de cette mère qui a disparu non pas pour l’abandonner mais parce qu’elle sera
internée, puisqu’elle se posait peut être un peu trop de questions sur ses
envies de femme, ses rêves, sur ce qu’elle était devenue… au travers de
témoignages, il retrace le parcours de cette mère, tout d’abord de cette jeune
fille qui élève ses sœurs, qui tient la maison, c’est l’aînée, elle est donc
responsable… parce que ses parents travaillent… les premiers émois amoureux,
son devenir de femme, ses rêves anéantis… C’est une femme et à cette époque, elles ont un rôle à tenir et
un unique rôle… non pas que son homme soit mauvais (elle a cette chance), c’est
de tenir la maison, de donner des enfants et de les élever… on ne lui demande
rien d’autre… c’est parfois court pour s’épanouir, elle rêvait d’autre chose…
L’hôpital psychiatrique de cette époque, mon dieu, cela fait froid dans le dos,
beaucoup de film retrace à merveille ces époques… et quand la guerre passe par
là, c’est encore pire… comme beaucoup,
sa mère mourra dans d’horribles conditions…
C’est
un hommage vibrant qu’il rend à cette femme, il n’oublie pas sa mère de cœur
qui sans elle, il ne serait rien. Il n’y a pas de colère, ni de haine dans ses
propos, simplement un hommage… « celle qui a accueilli ce bébé en état de
choc, "fendu en deux", qui l’a choyé, accompagné, lui a donné
l’essentiel, c’est-à-dire l’amour ». Ce
qui est fort, c’est qu’il raconte que sa mère est morte parce qu’elle avait
besoin de vocabulaire, d’instruction, de savoirs… elle laissera en effet,
quelques mots, avant de ne plus rien dire « Je crève
Parlez-moi !
Parlez-moi !
Si vous trouviez
Les mots dont j’ai
besoin
Vous me délivreriez
De ce qui
m’étouffe »
C’est curieux mais c’est
grâce à cette mère qu’il n’a pas connu, qu’il est devenu écrivain. C’est son
cheminement que le lecteur va suivre, sa résilience et sa construction d’homme.
Il va donc trouver les mots pour se dire, se raconter, se trouver. C’est dans sa
démarche d’introspection que nous découvrons son quotidien rude dans les
enfants de troupe, puis son apprentissage dans une école… une exploration de
soi parfois douloureuse, à la limite de la folie ou à la limite du suicide.
Pourtant c’est cette soif de savoir, cette quête d’identité qui le mènera à s’interroger sur la transmission, sur
l’impact qu’à l’enfance sur un être humain qui lui permettra de se sortir de
cette culpabilité qui le ronge : « ma naissance a tué ma
mère… ». C’est l’écriture qui aujourd’hui fait de cet auteur, un homme qui
aime profondément la vie, je le cite : "le rôle de l’écrivain est de
prêter à autrui les mots dont il a besoin pour avoir accès à lui-même".
C’est un livre qui m’a
bouleversé à bien des niveaux. A vous de le découvrir et d’aller peut être à la
rencontre de vous-même
Récit et
Biographie
155 pages édité
chez Folio en avril 1997
résumé
Dans
cet ouvrage, l'auteur a voulu célébrer ses deux mères : l'esseulée et la
vaillante, l'étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée.
La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d'un amour
malheureux, d'un mariage qui l'a déçue, puis quatre maternités rapprochées, a
sombré sans une profonde dépression.
Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte
huit ans plus tard dans d'atroces conditions. La seconde, mère d'une famille
nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli cet enfant et l'a élevé comme s'il
avait été son fils. Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l'auteur relate
succinctement son parcours : l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe,
puis les premières tentatives d'écritures.
Ce faisant, il nous raconte la naissance à soi-même d'un homme qui, a la faveur
d'un long cheminement, est parvenu à triompher de " la détresse impensable
" dont il était prisonnier. Voilà pourquoi Lambeaux est avant tout un
livre d'espoir.
Mon ressenti
C’est
un livre fort qui retrace une histoire de vie, un cheminement, une personnalité
mais aussi une époque, un temps où l’identité n’avait pas spécialement
d’importance.
Le
livre se divise en deux parties : la première est consacrée à son
enfance, à sa mère ; la seconde à
lui, à sa quête d’identité.
L’auteur
nous parle de sa mère qu’il n’a pas connu, ou très peu, puisqu’à 8 mois, il
sera élevé par une autre mère à qui il rend hommage aussi. Il va à la rencontre
de cette mère qui a disparu non pas pour l’abandonner mais parce qu’elle sera
internée, puisqu’elle se posait peut être un peu trop de questions sur ses
envies de femme, ses rêves, sur ce qu’elle était devenue… au travers de
témoignages, il retrace le parcours de cette mère, tout d’abord de cette jeune
fille qui élève ses sœurs, qui tient la maison, c’est l’aînée, elle est donc
responsable… parce que ses parents travaillent… les premiers émois amoureux,
son devenir de femme, ses rêves anéantis… C’est une femme et à cette époque, elles ont un rôle à tenir et
un unique rôle… non pas que son homme soit mauvais (elle a cette chance), c’est
de tenir la maison, de donner des enfants et de les élever… on ne lui demande
rien d’autre… c’est parfois court pour s’épanouir, elle rêvait d’autre chose…
L’hôpital psychiatrique de cette époque, mon dieu, cela fait froid dans le dos,
beaucoup de film retrace à merveille ces époques… et quand la guerre passe par
là, c’est encore pire… comme beaucoup,
sa mère mourra dans d’horribles conditions…
C’est
un hommage vibrant qu’il rend à cette femme, il n’oublie pas sa mère de cœur
qui sans elle, il ne serait rien. Il n’y a pas de colère, ni de haine dans ses
propos, simplement un hommage… « celle qui a accueilli ce bébé en état de
choc, "fendu en deux", qui l’a choyé, accompagné, lui a donné
l’essentiel, c’est-à-dire l’amour ». Ce
qui est fort, c’est qu’il raconte que sa mère est morte parce qu’elle avait
besoin de vocabulaire, d’instruction, de savoirs… elle laissera en effet,
quelques mots, avant de ne plus rien dire « Je crève
Parlez-moi !
Parlez-moi !
Si vous trouviez
Les mots dont j’ai
besoin
Vous me délivreriez
De ce qui
m’étouffe »
C’est curieux mais c’est
grâce à cette mère qu’il n’a pas connu, qu’il est devenu écrivain. C’est son
cheminement que le lecteur va suivre, sa résilience et sa construction d’homme.
Il va donc trouver les mots pour se dire, se raconter, se trouver. C’est dans sa
démarche d’introspection que nous découvrons son quotidien rude dans les
enfants de troupe, puis son apprentissage dans une école… une exploration de
soi parfois douloureuse, à la limite de la folie ou à la limite du suicide.
Pourtant c’est cette soif de savoir, cette quête d’identité qui le mènera à s’interroger sur la transmission, sur
l’impact qu’à l’enfance sur un être humain qui lui permettra de se sortir de
cette culpabilité qui le ronge : « ma naissance a tué ma
mère… ». C’est l’écriture qui aujourd’hui fait de cet auteur, un homme qui
aime profondément la vie, je le cite : "le rôle de l’écrivain est de
prêter à autrui les mots dont il a besoin pour avoir accès à lui-même".
C’est un livre qui m’a
bouleversé à bien des niveaux. A vous de le découvrir et d’aller peut être à la
rencontre de vous-même